Neurosciences. Un sifflet aztèque rituel au son terrifiant
Les Aztèques utilisaient des sifflets à tête de mort lors de cérémonies rituelles de sacrifice humain. Selon une étude de l’Université de Zurich (UZH), ce son strident a également un effet effrayant sur les humains modernes.
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ATS
Aujourd’hui à 16:18, mis à jour à 16:49
Pour comprendre les mécanismes physiques qui se cachent derrière ce sifflement strident et criard, l’équipe dirigée par Sascha Frühholz, professeur de neurosciences cognitives et affectives à l’UZH, a créé des reconstructions numériques en 3D de sifflets à tête de mort aztèques provenant du Musée ethnologique de Berlin.
Ces modèles montrent une construction interne unique avec deux chambres acoustiques opposées qui produisent des turbulences d’air et le son strident caractéristique. «Nous ne connaissons aucun instrument de musique comparable dans les cultures précolombiennes ou dans d’autres contextes historiques et contemporains», indique le Pr Frühholz, cité mardi dans un communiqué de l’UZH.
Les sifflets symbolisaient des éléments visuels et sonores d’êtres mythologiques du monde souterrain aztèque Mictlan. Le son produit servait probablement à préparer les victimes de sacrifices humains à y descendre.
Comme un cri humain
Les scientifiques ont passé des enregistrements sonores de ces sifflets à diverses personnes tout en mesurant leur activité cérébrale. Outre des réactions dans des régions du système nerveux affectif, des activités dans des régions du cerveau qui associent les sons à une signification symbolique ont été constatées.
Cela indique que les sons du sifflet de la mort déclenchent chez les auditeurs à la fois une réaction psychoaffective et un traitement mental du symbolisme sonore, selon ces travaux publiés dans la revue Communications Psychology. Subjectivement, les sons ont été perçus par les auditeurs comme extrêmement effrayants, comme un véritable cri humain.