«Zéro pub» rejetée de justesse
L’affichage commercial était mis dimanche sur la sellette à Genève par une initiative
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13 mars 2023 à 02:01
Publicité » L’affichage publicitaire ne va pas disparaître des rues de la ville de Genève. Plus de cinq ans après son lancement, l’initiative communale «Genève Zéro pub» a été refusée hier par 51,93% des voix.
L’initiative était soumise au souverain de la ville de Genève à la suite du lancement d’un référendum contre son règlement d’application. Elle avait été adoptée par le Conseil municipal en 2021. Le taux de participation au scrutin s’est élevé à 34,68%.
Le règlement interdisait l’affichage de la publicité à des fins commerciales, sans toucher à l’affichage culturel ou à portée éducative promouvant des événements. Il faisait disparaître les panneaux, considérés comme une pollution visuelle et une entrave à la mobilité et à la végétalisation. Un petit nombre aurait été laissé vierge pour les associations et l’expression citoyenne et artistique.
L’initiative était soutenue par la gauche et des associations environnementales, féministes et anticapitalistes. Elle avait fait l’objet d’un recours jusqu’au Tribunal fédéral, qui avait admis qu’un règlement communal peut restreindre la liberté économique. Selon les référendaires, elle allait priver la ville de Genève de 10 millions de francs de recettes, tout en pénalisant l’économie locale.
«Le Conseil administratif regrette le rejet de cette initiative», a déclaré devant les médias Alfonso Gomez, en charge du département des finances, de l’environnement et du logement. La suppression de la publicité faisait partie de la stratégie climat municipale, la consommation de biens et de services représentant 43% des émissions de gaz à effet de serre en ville de Genève.
Prospérité menacée
«Avec le refus de l’initiative, les 3 millions de recettes provenant de l’affichage publicitaire vont permettre de mettre en place d’autres mesures incitatives pour réduire la consommation», a indiqué M. Gomez, tout précisant que le contrat de concession, qui arrive à échéance en 2025, va être renégocié dans ce sens. La possibilité d’offrir des espaces vierges sera aussi envisagée.
Le directeur général de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève, Vincent Subilia, n’était pas convaincu par les arguments des initiants. Il l’avait dit à La Liberté. Selon le député PLR au Grand Conseil, le texte rejeté représentait «un nouveau coup de canif dans l’entrepreneuriat genevois». Il s’inscrivait «dans une série de textes qui mettent en danger notre prospérité». A son avis, l’initiative s’en prenait aussi aux commerces de proximité «alors qu’ils font déjà face à la concurrence de la France toute proche, et donc du tourisme d’achat lié au franc fort».
Ailleurs en Suisse romande, on peut noter que le Mont-sur-Lausanne interdit l’affichage à but commercial depuis janvier 2019. La question est posée à Yverdon-les-Bains, alors qu’un postulat allant dans ce sens a été déposé à Lausanne. ATS
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