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Suisse

Credit Suisse. Une belle foire d’empoigne au parlement

Le parlement a débattu jusqu’au milieu de la nuit des crédits engagés pour le rachat de Credit Suisse


Philippe Castella

Philippe Castella

12 avril 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Politique » Le Parlement suisse a connu une journée marathon hier, qui s’est terminée au milieu de la nuit. Une journée à l’ampleur de la crise qui secoue le pays avec la débâcle de Credit Suisse. L’objectif était d’approuver deux crédits – de 100 milliards et de 9 milliards de francs – débloqués comme garanties dans le cadre du rachat de l’établissement bancaire par son concurrent UBS.

Si le Conseil des Etats y a donné nettement son aval dans l’après-midi, le Conseil national a, lui, refusé les crédits par 102 voix contre 71 et 2 abstentions. L’opposition de l’UDC alliée à celles du PS et des Verts a permis de dégager une majorités en ce sens au sein de la Chambre du peuple. Ce refus n’a toutefois qu’une portée symbolique, l’argent étant déjà engagé, en vertu du droit d’urgence auquel a eu recours le Conseil fédéral.

«Il fallait agir vite»

Dans les deux Chambres, les débats ont commencé par une déclaration officielle du Conseil fédéral, exposant les enjeux. «La disparition de Credit Suisse n’est pas celle de la Suisse», est venu rassurer le président de la Confédération Alain Berset. Il n’en demeure pas moins que, selon le socialiste fribourgeois, «une faillite de Credit Suisse aurait eu des conséquences désastreuses pour le pays, pour les entreprises, pour les clients privés, mais également pour la réputation de la Suisse. Il fallait agir vite. Dans ces circonstances, le Conseil fédéral a dû recourir au droit de nécessité».

Au Conseil national, les débats ont donné lieu à une foire d’empoigne entre des partis se rejetant une part de responsabilité dans cette débâcle. L’UDC et la gauche ont reproché en chœur à la majorité parlementaire et au Conseil fédéral de ne pas avoir suffisamment resserré l’étau autour des banques d’importance systémique après la crise des subprimes en 2008.

Un risque de chaos

«Il faut qu’il n’y ait plus d’entreprise trop grande pour faire faillite», a proclamé le chef du groupe UDC Thomas Aeschi (ZG). Pour le coprésident du PS Cédric Wermuth, «si cette crise est le résultat de la négligence des dirigeants de Credit Suisse, le parlement a aussi sa part de responsabilité dans son refus de mettre en place les législations nécessaires». Le vert Gerhard Andrey (FR) a de même rappelé que «les nombreuses propositions de la gauche pour responsabiliser la place financière après la crise de 2008 ont été balayées».

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