Logo

Politique

Allemagne. Allemagne: pour des investissements dans défense et infrastructures

Les deux partis qui négocient la formation du prochain gouvernement en Allemagne envisagent un vaste plan d'investissement dans la défense et les infrastructures. Il pourrait atteindre plusieurs centaines de milliards d'euros, indique dimanche le quotidien Bild.

L'UDC de Friedrich Merz et les sociaux-démocrates réfléchissent à la mise sur pied de deux fonds spéciaux d'investissement, l'un pour l'armée compte tenu de l'urgence de bâtir une politique de sécurité européenne du fait de la fracture avec les USA, et l'autre pour la rénovation des infrastructures.KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN

ATS
BLG
AFP

ATS, BLG et AFP

2 mars 2025 à 18:04, mis à jour à 18:09

Temps de lecture : 2 min

Le sujet a été discuté vendredi lors des négociations en cours entre les conservateurs de Friedrich Merz, qui ont remporté les récentes élections législatives, et les sociaux-démocrates, avec qui ils veulent s'allier pour former une coalition majoritaire à la chambre des députés, indique le journal en citant des sources proches des négociateurs.

Le journal évoque un volume de "plusieurs centaines de milliards d'euros".

Les deux formations réfléchissent à la mise sur pied très rapidement de deux fonds spéciaux d'investissement, l'un pour l'armée allemande compte tenu de l'urgence de bâtir une politique de sécurité européenne du fait de la fracture avec les Etats-Unis, et l'autre pour la rénovation des infrastructures du pays.

Montants "nettement supérieurs"

Les montants discutés pour chacun des fonds sont "nettement supérieurs" aux 100 milliards d'euros du fonds pour l'armée allemande déjà décidé en 2022 après l'invasion russe de l'Ukraine, selon le journal.

Les négociateurs ont examiné lors de leur rencontre des évaluations préparées par des économistes chiffrant les besoins de l'armée allemande à 400 milliards d'euros et ceux des infrastructures à 500 milliards d'euros, selon Bild.

Hors du budget fédéral

Concrètement, l'idée serait de concevoir ces fonds spéciaux hors du budget fédéral, en invoquant une situation d'urgence, afin de contourner les règles constitutionnelles allemandes strictes qui limitent la possibilité de générer du déficit public.

Ce mécanisme, dit "frein à l'endettement", interdit à l'Etat fédéral un déficit budgétaire annuel supérieur à 0,35% du PIB, sauf en cas de crise.

Faire valider les fonds par les députés

Pour pouvoir s'en affranchir, conservateurs et sociaux-démocrates devraient faire valider leurs fonds spéciaux par deux tiers des députés, ce qui serait arithmétiquement possible dans l'actuelle chambre des députés, avant qu'elle ne soit dissoute fin mars et remplacée par la nouvelle issue du scrutin législatif.

Il sera alors plus difficile aux conservateurs et sociaux-démocrates d'atteindre la majorité requise, en raison de la poussée de l'extrême droite et de l'extrême gauche.

Selon Bild, les deux paris politiques envisagent aussi, au-delà des fonds spéciaux, d'assouplir à terme le "frein à l'endettement", perçu par une nombre croissant d'Allemands comme un carcan inadapté face aux défis que doit relever le pays. Le calendrier d'une telle réforme reste cependant incertain.