Morts en silence par milliers
Plus de 5500 personnes emportées par le Covid-19: la Suisse déplore une mortalité élevée au regard de sa population. Pourtant, une certaine indifférence semble régner. Le discours des autorités serait une raison
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Philippe Boeglin
14 décembre 2020 à 22:37
Epidémie » C’est devenu un rituel, bien huilé, automatisé: du lundi au vendredi, l’Office fédéral de la santé publique aligne les chiffres sur son boulier épidémique. Il passe en revue les infections au Covid-19 des dernières 24 heures, les nouvelles hospitalisations, les nouveaux décès, les personnes en isolement et celles en quarantaine. On enregistre. On passe à autre chose. Ou on se lance dans un débat politico-économique sur la stratégie anti-coronavirus. Dans la jungle des discussions, un aspect semble cependant n’intéresser que peu de monde: les très nombreuses morts dues à la maladie des voies respiratoires Covid-19.
Avec plus de 5500 décès, la Suisse présente une mortalité élevée au regard de sa population: autour de 60 morts pour 100’000 habitants depuis le début de l’épidémie en février – 5589 en tout en comptant le Liechtenstein. Elle dépasse, parfois largement, ses voisins allemands (environ 22 pour 100’000) et autrichiens (environ 45 pour 100’000), d’après leurs statistiques de la semaine passée. Des démocraties ressemblantes comme le Danemark ou la Finlande déplorent beaucoup moins de décès proportionnellement.
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