22 juin 2020 à 04:01
Coronavirus » Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale a déjà augmenté. Un plan d’aide fédérale est nécessaire, selon la CSIAS.
Près de 8300 personnes ont dû se tourner vers l’aide sociale depuis le début de la crise due au coronavirus. Les indépendants et les salariés placés au chômage partiel forment deux catégories qui ont dû plus fortement recourir à cette aide.
Le président de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), Christoph Eymann, a déclaré dans une interview à la NZZ am Sonntag que la CSIAS avait pensé que la crise ne se ferait pas encore sentir dans le domaine de l’aide sociale pendant les premières semaines et les premiers mois. Leurs prévisions se sont révélées fausses.
On constate que le nombre de personnes à l’aide sociale a déjà légèrement augmenté entre le début du mois de mars et la fin du mois de mai, relève le conseiller national bâlois. Le nombre de bénéficiaires a augmenté d’environ 8300. Cela correspond à une hausse de 3%, selon le suivi mensuel de la CSIAS. Au total, 280 000 personnes bénéficient de l’aide sociale en Suisse.
Les indépendants dont les services ne sont soudainement plus demandés doivent maintenant se tourner vers l’aide sociale. Tel est le cas des chauffeurs de taxi.
La CSIAS ne s’attend pas à une rapide amélioration. Trois scénarios différents ont été calculés pour les deux prochaines années. Selon Christoph Eymann, un scénario médian postule une augmentation d’environ 75 000 bénéficiaires d’ici 2022. Cette augmentation serait particulièrement notable dans les communes où vivent déjà de nombreux bénéficiaires de l’aide sociale. L’élu libéral-démocrate n’exclut pas que celles-ci doivent augmenter leur taux d’imposition.
Pour pallier ce risque, le Bâlois estime que les cantons «ont besoin d’une péréquation intracantonale des charges». L’introduction de ce mécanisme est «indispensable».
En outre, le président de la CSIAS prévoit que les communes et les cantons devront également faire face à des dépenses d’aide sociale pour les réfugiés et personnes admises provisoirement.» Si les scénarios de la CSIAS se confirment, un plan d’aide fédérale est jugé nécessaire. Enfin, le président de la CSIAS juge la situation des sans-papiers qui n’ont pas accès à l’aide sociale totalement insatisfaisante. «Beaucoup d’entre eux travaillent dans des conditions inacceptables. Il est temps de trouver une solution.» ATS
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