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Modification du du code civil: mariage pour tous

L’enfant au centre de l’attention

Des études et experts concluent au bien-être des enfants de lesbiennes. Les opposants contredisent


Philippe Boeglin

Philippe Boeglin

16 septembre 2021 à 10:11

Famille » La votation sur le «mariage pour tous», inscrite au menu du 26 septembre, engendre finalement assez peu de discussions sur le… mariage. C’est la procréation médicalement assistée (PMA), soit l’introduction du don de sperme pour les couples de femmes lesbiennes, qui glisse au centre du débat. Bien plus que l’union civile entre partenaires homosexuels. Les opposants, comme le conseiller national démocrate-chrétien Benjamin Roduit (VS), dénoncent ce qu’ils nomment «l’enfant à tout prix». Ils estiment que l’enfant souffrira de l’absence de son père biologique.

Que l’on soit «pour» ou «contre», la question est fondamentale. Qu’en est-il du bien-être de l’enfant? Sera-t-il touché par la légalisation du mariage pour tous et de la procréation médicalement assistée? Les adversaires du projet – principalement les partis conservateurs UDC et UDF, le Parti évangélique, ainsi que des élus du Centre (ex-PDC) – sont convaincus que les enfants en pâtiraient. Des professionnels de la famille adoptent leurs positions. «L’enfant est conçu par un père et une mère, et pour cette raison il est important qu’il grandisse et soit élevé par les deux. C’est la nature qui l’a voulu ainsi, et pas autrement», argumente Regula Lehmann, coach parentale. «La nature ne change pas. La recherche dit que l’enfant se porte mieux s’il grandit chez ses parents biologiques», affirme-t-elle. «Les problèmes apparaissent lorsqu’un parent manque.»

L’importance du père

L’opposante craint l’absence du père biologique, donneur de sperme inscrit dans un registre. «L’enfant de couples lesbiens ne peut connaître l’identité de son père qu’à l’âge de 18 ans. C’est trop tard et insuffisant. Dans beaucoup de cas, le père ne veut pas construire de relation. Il manque à ces enfants un modèle masculin.» Regula Lehmann met en avant le rôle du parent masculin. «Les pères sont importants, même s’il ne faut pas les idéaliser. J’ai voté oui au congé-paternité. A ce moment-là, il y a un an, les partis de gauche disaient que le père était important, et aujourd’hui, tout à coup, il ne l’est plus. La plupart des enfants placés en famille d’accueil (j’étais moi-même maman d’accueil) et adoptés recherchent leurs parents biologiques.»

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