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Suisse

Grève féministe du 14 juin. «L’Etat doit intervenir»

A l’occasion de la journée du 14 juin, la Grève féministe se mobilise pour les retraites et les salaires.

La Grève féministe du 14 juin se mobilise cette année pour une véritable égalité des salaires.

 Sevan Pearson

Sevan Pearson

13 juin 2022 à 04:01

Egalité » Manifestations, ateliers, spectacles, conférences, pique-niques: la Grève féministe se mobilise dans toute la Suisse pour le 14 juin. Et pas seulement dans les grandes villes. Le mot d’ordre des militantes cette année: une «véritable égalité» des salaires, le «refus de la hausse de l’âge de la retraite pour les femmes» et des rentes AVS «qui permettent de vivre». Entretien avec Marie Spang, engagée dans l’organisation de la Grève féministe du 14 juin.

Pourquoi axer cette année les revendications de la Grève féministe sur les salaires, les rentes AVS et l’âge de la retraite?

Marie Spang: Ces thématiques font partie du Manifeste de la Grève féministe. Ce sont des questions centrales dans notre mouvement. Pour la petite histoire, le Conseil fédéral a présenté le projet AVS 21 quelques jours après la grève du 14 juin 2019 (soumise à votation populaire le 25 septembre, cette réforme prévoit notamment de faire passer l’âge de la retraite des femmes à 65 ans au lieu de 64, moyennant quelques compensations, ndlr). Ce fut un véritable affront fait aux femmes.

Justement, vous vous opposez à AVS 21, un projet élaboré par le parlement. N’est-ce pas le signe que la vague violette n’a pas vraiment su faire bouger les lignes à Berne?

«La vague violette ne constitue qu’un début.»
 Marie Spang

Je ne suis pas d’accord. Premièrement, malgré la vague violette, le parlement demeure peu représentatif. Un quart de la population adulte de Suisse n’a pas le passeport à croix blanche et est donc exclu du vote. Si on y ajoute les abstentionnistes, la représentativité diminue encore. Mais la vague violette ne constitue qu’un début. Avant 2019, il n’y avait pas de forte opposition aux réformes de la retraite défavorables aux femmes. Désormais, une vaste coalition réunissant notre mouvement, les partis de gauche et les syndicats lutte contre AVS 21.

Les femmes ne sont pas unanimes sur les retraites. En luttant avec les syndicats sur cette question, ne craignez-vous pas de positionner l’égalité comme un sujet de gauche, alors qu’il devrait être apolitique?

Le combat pour l’égalité n’est pas apolitique, au contraire. Il pourrait être considéré comme «a-partisan». Cependant, les inégalités touchent davantage les personnes vulnérables, celles qui souffrent de plusieurs types de discrimination. Notre mouvement est antisexiste, anticapitaliste, antiraciste et anti-LGBTQIA-phobe, il est ouvert à tout le monde. Les femmes bourgeoises décident de ne pas y participer alors qu’elles pourraient le faire. En outre, les retraites et les salaires sont des sujets qui concernent chaque personne.

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