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Suisse

«Il convient de rester très vigilant»

Si les dernières mesures vont être levées, le sous-variant BA.2 circule vite en Suisse, souligne Didier Trono


Gilles Labarthe

Gilles Labarthe

29 mars 2022 à 20:38

Temps de lecture : 1 min

Covid-19 » Tandis que le sous-variant BA.2, hyper contagieux et aux conséquences encore peu étudiées, déferle en Suisse, les dernières mesures sanitaires devraient être levées ce vendredi. Pourtant, «nous n’en avons pas fini» avec la pandémie, avertit Didier Trono, virologue à l’EPFL et membre de la Task Force Swiss Covid, qui sera dissoute le 31 mars.

L’OMS a critiqué le 22 mars la décision «trop rapide» de levée des restrictions sanitaires en Europe en pleine flambée des nouvelles contaminations. Est-ce judicieux en Suisse?

Didier Trono: Le sous-variant BA.2 se propage extrêmement facilement, et pas seulement dans les espaces fermés. On peut l’attraper au marché, ou quand on se balade dans la rue… Avec la levée des principales restrictions (en Suisse, le 17 février 2022, ndlr), les gens ont pour la plupart cessé de prendre des précautions, de porter le masque ou ne se préoccupent plus de se laver les mains. On assiste à une remontée globale des contaminations assez fulgurante, avec une estimation de 100’000 nouveaux cas par jour, soit le taux d’incidence (par habitant) le plus élevé en Europe.

Ce BA.2 est aussi qualifié de «furtif», car il a tendance à passer sous les radars, ce qui expliquerait en partie une baisse de cas enregistrés ces derniers jours…

Je prendrais ces résultats avec des pincettes. Beaucoup de personnes contaminées restent peu symptomatiques ou asymptomatiques. Et les gens se testent moins, aussi parce qu’ils n’en ont plus l’obligation pour accéder à diverses activités. Or, en dépit de sa pathogénicité moindre chez les personnes en pleine santé, le BA.2 peut avoir des conséquences graves sur des personnes faibles et immunodéprimées. Et avec un nombre très élevé d’infections, même si une petite fraction évolue vers une forme sérieuse, cela fait beaucoup.

Quelles sont les conséquences pour les hôpitaux?

Le nombre d’hospitalisations a à nouveau augmenté ces dernières semaines, même si cela ne se ressent pas pour l’instant du côté des soins intensifs. Toutefois, certains hôpitaux sont en train de déprogrammer des opérations, pour faire de la place aux urgences.

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