Berne fait bloc pour soutenir l'énergie éolienne

Energie » Fort de ses 6000 km2 de superficie, le canton de Berne pourrait devenir le plus important producteur d’éolien en Suisse. Partant, des dizaines de milliers de ménages et des centaines d’entreprises pourraient bénéficier de cette énergie verte. Et conforter les prévisions de la Confédération qui tablent sur une part de 7% de l’éolien pour couvrir les besoins en électricité du pays d’ici 2050, contre 0,2% aujourd’hui.
«La surface ne manque pas entre le Seeland, le sud du canton et les Alpes bernoises. De plus, le Jura bernois bénéficie avec le parc de Mont-Soleil et ses seize turbines d’un site qui fait office depuis trente ans de centre de recherche et de formation. On possède donc le savoir-faire», plaide le co-président des Verts du canton de Berne, Cyprien Louis.

«On a surtout pris du retard»
Cyprien Louis

Apparue il y a peu sur la scène cantonale, l’association ProEole Berne, qu’il co-préside également, se déclare apolitique. Mais de tendance plutôt centre-gauche selon la liste actuelle de ses membres. Une dizaine d’associations sœurs existent déjà en Suisse. Principalement en Suisse romande. Dans le canton de Berne, une vingtaine de personnes issues surtout du Seeland et du Jura bernois entendent dès cet automne «informer et convaincre» via des stands et séances d’information du bien-fondé de recourir à l’éolien. «Ou sinon autour d’une table à écouter des techniciens et ingénieurs qui ont travaillé sur des projets plutôt qu’avec des politiciens», précise-t-il.

Un flux en hiver

Leur cible: les populations localisées dans les zones que le canton a jugées adaptées pour y produire de «l’éolien de qualité». En d’autres termes des projets rencontrant l’acceptance des populations et économiquement rentables. Avec si possible aussi des hélices en action 80% du temps. Et toujours dans l’idéal aussi conciliables avec le solaire pour assurer un flux hiver comme été.

«On possède le savoir-faire»
Cyprien Louis

«Mais pas d’éoliennes au milieu des lacs», promet Cyprien Louis, lequel entend dialoguer avec les associations de défense du paysage et de la biodiversité tentées de freiner des projets. Crise énergétique oblige, la Confédération veut, depuis un an, accélérer le processus. Et l’éolien affronte des vents un peu moins contraires depuis que les factures d’électricité ont explosé. «Nous pouvons continuer de faire opposition mais plus 25 fois de suite pour le même projet. On a surtout pris du retard», prévient l’écologiste de La Neuveville. Pour le rattraper, le canton de Berne veut continuer de servir de laboratoire.

Dans le Seeland, quatre sites ont déjà été établis comme prioritaires, dont un à Hagneck, sur la rive sud du lac de Bienne, et un autre au Büttenberg, un mont à l’est de la ville de Bienne. Selon l’association des communes seeland.biel/bienne, 55 éoliennes pourraient voir le jour sur ces quatre sites, avec à la clé une énergie pouvant a priori alimenter en électricité la population du Seeland, qui est composée d’environ 80’000 habitants.