Stratégies fumeuses
Les cigarettiers se sont rabattus sur le net et les réseaux sociaux pour séduire les mineurs discrètement
3 février 2022 à 19:43
«Ça ne change rien.» Au téléphone, Xavier Pattaroni, programmateur du groupe Cinémotion – des salles à Fribourg, Bulle et Payerne –, affirme que la votation du 13 février sur la publicité pour les produits du tabac n’aura pas d’effet sur son activité.
Il calcule: «En 2000, la publicité pour le tabac ou l’alcool représentait 25% du chiffre d’affaires. Nous sommes passés à 6% en 2013 et, aujourd’hui, elle est inexistante». Le programmateur relève d’ailleurs qu’il n’a pas reçu d’offre publicitaire pour le tabac depuis une dizaine d’années. Lors du processus de consultation mené en 2014, l’Association des cinémas romands (dont il est le président) avait du reste, en raison des très faibles revenus en provenance de l’industrie du tabac, décidé de «privilégier les questions de santé publique». Il conclut: «Cela fait longtemps que les marques de cigarettes ne viennent plus vers nous et c’est très bien comme cela».
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Si la structure de Xavier Pattaroni reste modeste, ce n’est pas le cas de Pathé, géant suisse du cinéma avec 79 salles et 2,8 millions de spectateurs en 2019. De quoi attirer encore des cigarettiers? Eh bien non. Contacté, le groupe Pathé affirme que «cela fait déjà plusieurs années que nous ne diffusons pas de publicité pour le tabac et que nous ne réalisons pas de chiffre d’affaires avec des partenaires de l’industrie du tabac. L’initiative ne nous concerne donc pas».
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