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Volleyball

La dernière danse d’Elena Steinemann

La capitaine des Power Cats de Guin tirera sa révérence à l’issue de la finale qui commence aujourd’hui

Elena Steinemann a le don de se sublimer lors des matches importants. Cela tombe bien, Guin entame sa finale contre Neuchâtel aujourd’hui.

 Patrick Biolley

Patrick Biolley

8 avril 2023 à 04:01

Ligue A » C’est devenu une constante ces dernières saisons. Au moment des play-off, la capitaine des Power Cats sort les griffes. Parfois blessée, parfois en manque de confiance durant la saison régulière, Elena Steinemann retrouve systématiquement ses sensations quand cela compte le plus. Mais il y a autre chose qui pousse la Thurgovienne de 28 ans à se surpasser en ce printemps: elle prendra sa retraite une fois que le rideau sur l’exercice 2022-2023 tombera. Elena Steinemann a toujours dit ne pas vouloir quitter Guin sans offrir au club le premier trophée de son histoire. Elle n’a pas réussi en finale du championnat en 2021, ni en Coupe de Suisse l’année dernière. La finale qui s’ouvre ce soir contre Neuchâtel est donc sa dernière chance.

Arrivez-vous à vous rendre compte que votre carrière prendra fin, au maximum, dans cinq matches?

Elena Steinemann: Cela fait des mois que je compte les rencontres qu’il me reste (rires)! J’y réfléchis encore plus depuis quelques semaines, car beaucoup de monde m’en parle. Je me rends de plus en plus compte que chaque petite chose que je fais est une des dernières. Et j’en profite à fond. Par contre, je ne sens pas plus ni moins de pression. Ce serait cependant une belle histoire de terminer par un titre. Nous sommes passés tellement de fois tout près.

Il y a eu cette finale obtenue sur fond de Covid en 2021, et l’élimination la saison dernière en demi-finale à cause d’une quarantaine. Qu’est-ce que cela fait d’atteindre la finale en gagnant sur le terrain?

Cela fait une différence énorme qu’il n’y ait pas ces bruits négatifs. Aesch avait vraiment mis la pression après son élimination en 2021 (en quarantaine, le club bâlois avait perdu sur tapis vert, ndlr), ce que je comprends, mais à cause de cela, nous n’avions plus la concentration nécessaire pour jouer une finale. Cette fois, c’est clair, nous avons mérité notre place après une très belle saison. Neuchâtel est habitué à gagner des titres, mais nous sommes là.

Comme souvent, vous vous sublimez en play-off. Quel est votre secret pour répondre présente dans les moments où cela compte?

J’adore jouer, tout simplement. Et gagner aussi (rires). Avec toutes mes blessures, je sais que je dois ménager mon corps. Evidemment que tous les matches sont importants, mais les play-off, ça compte. Nous travaillons pour cela, je me prépare pour cet objectif et je fais tout pour être là à ce moment précis. C’est inconscient, ancré quelque part au fond de moi. Peut-être que cette envie de gagner fait la différence.

Quel sera le meilleur souvenir que vous garderez de vos quatre ans en Singine?

J’espère qu’il arrivera ces prochaines semaines! Plus généralement, je me souviendrai de chaque saison. A chaque fois, il y avait quelque chose de spécial. L’année dernière, par exemple, la dynamique était très positive, l’équipe s’entendait vraiment bien. Et il y a les finales, que ce soit en championnat ou en Coupe.

C’est paradoxal, car c’est aussi les pires souvenirs, non?

C’est vrai. Cela a vraiment fait mal, notamment la finale de Coupe de Suisse la saison dernière (perdue au 5e set contre Volero, ndlr). Je crois que je ne l’ai pas encore digérée. Ces quatre ans ont été emplis d’émotions. C’est ce dont je me souviendrai. Même durant mes blessures, l’équipe, le club, mes coéquipières m’ont soutenue et je me suis toujours sentie à l’aise.

Rejoindre Guin après vos années de beach-volley a-t-il été le meilleur choix?

Oui (elle le répète cinq fois, ndlr). C’est un club professionnel qui cherche la victoire, mais en même temps, il reste très familial. En tant qu’athlète, j’avais besoin de cela pour être performante. J’ai reçu la confiance de Dario (Bettello, l’entraîneur, ndlr), du club et ai eu un rôle important. Je joue mieux avec tout cela.

Ce rôle de capitaine vous a donc plu?

Oui, même si quelques fois c’est très difficile. J’aime avoir des responsabilités et donner mon énergie pour aider les filles, mais parfois, cela m’a trop préoccupée. Quand quelque chose ne tourne pas rond, cela me travaille énormément. Je pense que les gens ont apprécié mon engagement. Mon but a toujours été que tout aille bien pour tout le monde.

De quoi vous réjouissez-vous le plus une fois que le volley ne sera plus au centre de votre vie?

Plein de choses! Je crois que durant les premières semaines, j’aurai envie de spontanéité. Passer du temps avec mon copain, aller boire un verre avec des amis après le travail, nager dans l’Aar. Rien d’extraordinaire, juste faire ce que je veux. Et il y a le ski aussi! Je me réjouis de pouvoir y retourner.

Mais avant cela, il y a une finale à jouer contre Neuchâtel. Quel sera le mot de la capitaine à ses coéquipières avant le début de la série?

Présence. Il y a tout dans ce mot. Cela veut dire que nous avons les outils pour gagner et qu’il faut montrer que la confiance est de notre côté pour envoyer le bon message à l’adversaire.

Vous me disiez en 2021 déjà que vous ne vouliez pas partir sans offrir un trophée à Guin…

C’est toujours le cas! Je sais que quoi qu’il advienne, la fin sera extrêmement émotionnelle pour moi. Je serai très heureuse d’avoir vécu ces 14 années au plus haut niveau. Terminer avec un trophée, ce serait encore mieux.

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