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Tennis

Rafael Nadal ou la quête du Graal

L’Espagnol peut gagner un 21e titre du grand chelem demain. Mais il doit battre Medvedev


29 janvier 2022 à 02:01

Tennis » La finale de l’Open d’Australie opposera demain Rafael Nadal à Daniil Medvedev. Une finale pour l’histoire tant l’enjeu pour les deux hommes sera considérable. S’il la gagne, Rafael Nadal deviendra l’unique détenteur du record de victoires en grand chelem avec 21 titres. Avec le sentiment de revenir pratiquement de nulle part. N’a-t-il pas souffert d’une blessure chronique au pied l’an dernier et n’a-t-il pas contracté le coronavirus en décembre à Abou Dhabi pour arriver en Australie sans aucun repère? On comprend alors pourquoi il s’est montré bien incapable, même à 35 ans passés, de masquer ses émotions après sa victoire en quatre sets, 6-3 6-2 3-6 6-3, sur Matteo Berrettini.

«Je n’ai jamais pensé avoir une chance de disputer la finale cette année», avoue le Majorquin qui peut également devenir demain le deuxième homme après Novak Djokovic à remporter au moins deux fois les quatre tournois du grand chelem. Il s’était imposé à Melbourne en 2009 avant de s’incliner à quatre reprises en finale, deux fois contre Novak Djokovic, une fois contre Stan Wawrinka et contre Roger Federer. Le gaucher pourrait ainsi obtenir sans doute la plus belle victoire de sa carrière sur le court où il a connu jusqu’à présent ses plus grandes désillusions.

Monstre de sang-froid

Il lui reste toutefois un obstacle de taille à franchir avant de hurler au monde entier un dernier «Vamos». Rafael Nadal sera opposé à un homme qui est devenu à 25 ans un monstre de sang-froid. Qui a déjà détruit le rêve d’un 21e titre de Novak Djokovic en septembre dernier à New York. Et qui peut demain en cas de succès avoir la quasi-certitude de ravir la place de N°1 mondial à ce même Novak Djokovic. Pour Daniil Medvedev, le poids de l’enjeu sera également énorme.

Après avoir sauvé une balle de match mercredi contre Félix Auger-Aliassime, Daniil Medvedev a, une seconde fois, barré la route en demi-finale à son meilleur ennemi Stéfanos Tsitsipas, le joueur qui rêve de s’imposer à Melbourne Park à quelques centaines de mètres du théâtre de la victoire de son grand-père Sergueï Salnikov dans le tournoi olympique de football en 1956 avec l’URSS. Victorieux 7-6 (7/5) 4-6 6-4 6-1 du Grec, Daniil Medvedev a, une fois encore, dégagé une formidable impression… malgré une belle crise de nerfs.

Un simple avertissement

Elle est survenue après la perte de son service dans le neuvième jeu du deuxième set. Lors de la minute et demie de repos qui a suivi, il devait reprocher d’une manière bien trop véhémente à l’arbitre Jaume Campistol son laxisme devant le coaching d’Apostolos Tsitsipas envers son fils. Il doit s’estimer heureux de n’avoir écopé que d’un simple avertissement pour ce débordement verbal qui n’ajoutera rien à sa gloire. «Je regrette mon comportement», reconnaît le Russe pour faire bonne figure. Mais il sait surtout que son statut de vainqueur de grand chelem lui accorde une sorte d’impunité. Quel arbitre au monde oserait disqualifier un joueur de son renom dans un tel match?

La manière avec laquelle il a retrouvé son calme fut presque étonnante. Il est revenu dans sa bulle pour attendre patiemment son heure. Elle est venue à 5-4 au troisième set avec un break décisif qui devait sonner le glas des espérances de Stéfanos Tsitsipas. Sans doute éprouvé par les efforts fournis depuis le début du tournoi, le Grec devait lâcher prise très vite dans la dernière manche. Comme si l’avertissement qu’il écopait – enfin – pour coaching au début de ce quatrième set à sens unique légitimait en quelque sorte le formidable travail de sape de cet adversaire qu’il déteste tant.

Rafael Nadal et Daniil Medveev s’affronteront une deuxième fois en finale d’un tournoi du grand chelem. En 2019 à New York, le Majoquin l’avait emporté en cinq sets, 7-5 6-3 5-7 4-6 6-4, après 4 h 51 de match. Cette finale avait été magnifique. Celle de Melbourne s’annonce aussi majestueuse. ats

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