Monfils, ou le tennis bon marché

Chronique

Avertissement: lors des quelques lignes qui vont suivre, votre lecture se heurtera parfois à des noms de marque, qu’elles soient de luxe ou dégriffées, spécifiques ou plus traditionnelles. Il ne s’agit pas d’en faire l’apologie ni la publicité, mais de souligner une tendance toujours plus forte, et c’est tant mieux: le sport se démocratise, le tennis en particulier.

La petite balle jaune a d’autant plus de mérite à descendre sur le plancher des vaches que, du temps où elle était blanche, à l’instar de la couleur de peau exclusive de ceux qui se plaisaient à la renvoyer, sa pratique était inaccessible pour le commun des mortels. Parce que réservée à une élite. Aujourd’hui encore, Wimbledon, ses codes, son protocole, ses fraises à la crème et son alcool de concombre so british véhiculent une image qui peut faire rêver autant que susciter un certain dégoût – de l’alcool de concombre, vraiment?

Bon chic bon genre

Pour des raisons qui sont moins liées à l’ambiance bon chic bon genre du lieu qu’au gazon, auquel il a longtemps été allergique, Gaël Monfils n’a jamais brillé à Wimbledon. Mais le Vaudois d’adoption, dont le «siège social» se situe dans le district de Nyon, ne fait jamais rien comme les autres, direz-vous, ce qui est vrai aussi. Pour preuve, la marque de sa raquette: Artengo, ou la déclinaison tennis de Décathlon, dont les magasins peuvent être qualifiés de supermarchés du sport. Il manque un porte-gourde sur le vélo des enfants? Allons faire un petit tour chez Décathlon. Mamie a besoin de nouveaux bâtons télescopiques pour sa randonnée hebdomadaire? Décathlon – «à fond la forme» – fera l’affaire, comme pour le tapis de yoga de Madame ou le coupe-vent de Monsieur, qui a pris la bonne résolution de se mettre à la course à pied.