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Tennis

Alcaraz, adoubé par le clan Nadal

Révélation de l’année 2020, l’Espagnol de 17 ans suit les pas d’un certain «Rafa», à qui il est déjà comparé


 Pierre Salinas

Pierre Salinas

10 février 2021 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Open d’Australie » «C’était en mai 2018, en Belgique, lors d’un tournoi que j’avais fini par enlever, d’ailleurs. Nous étions juniors tous les deux, mais il a trois ans de moins que moi et, à cet âge-là, ça compte. Il avait une faiblesse au service et aimait diriger le jeu avec son coup droit, comme il le fait aujourd’hui. J’avais gagné mais, je le répète, à cette époque, c’était presque normal. Depuis, il a changé de dimension. Son corps a évolué aussi: il a pris des centimètres ainsi que de la masse musculaire. Ce n’est plus le même joueur.»

Un jour peut-être, Damien Wenger, joint par téléphone alors qu’il venait de manquer de se qualifier pour le tableau principal du «Future» d’Antalya, dira fièrement à ses enfants et petits-enfants: «J’ai battu Carlos Alcaraz!» Au contraire du courageux sociétaire du club des Cadolles, à Neuchâtel, l’Espagnol de 17 ans ne galère pas en Turquie mais souque ferme à Melbourne, où il a disputé et gagné hier contre le Néerlandais Botic van de Zandschulp (ATP 151) le premier match de sa carrière en grand chelem (6-1 6-4 6-4). Une semaine plus tôt, à Melbourne déjà, c’était ni plus ni moins que David Goffin (ATP 15) qu’il avait mis sous l’éteignoir, preuve d’une précocité rare.

Une nation vieillissante

Ses boutons d’acné trahissent son jeune âge, mais Carlos Alcaraz, 146e mondial et promu révélation de l’année 2020 grâce notamment à un automne exemplaire sur le Circuit Challenger, a déjà tout d’un grand. Plus que le présent, qui pourrait le voir affronter Stefanos Tsitsipas (ATP 6) au 3e tour de l’Open d’Australie, le natif de Murcie incarne le futur d’un tennis ibérique toujours aussi performant mais vieillissant, à l’instar de ses fers de lance que sont Roberto Bautista-Agut, Pablo Carreno Busta, Feliciano Lopez, Fernando Verdasco et, bien sûr, Rafael Nadal, auquel il est déjà comparé. Est-ce bien raisonnable? N’est-ce pas un héritage trop lourd à porter pour un «ado» à peine sec derrière les oreilles?

146

Le rang au classement ATP occupé par Carlos Alcaraz

Selon «oncle Toni» lui-même, la réponse à la deuxième question est non. «A la lumière de ses résultats et de son jeu, Carlos Alacaraz est devenu non seulement le grand espoir du tennis espagnol, mais aussi le remplaçant naturel de Rafael. La première fois que je l’ai vu à l’œuvre, c’était précisément lors d’un tournoi qu’organisait l’académie de mon neveu, à Majorque. Ce jour-là, il avait perdu, mais j’avais prédit que son avenir serait brillant. Je le pense encore», a déclaré dans les colonnes du quotidien El Pais celui qui a façonné Rafael Nadal. Quant à ce dernier, il est à peine moins enthousiaste que son «tonton.» «Carlos est un très bon garçon qui a une humilité et une capacité de travail extraordinaires. Je suis sûr qu’il deviendra une référence pour le tennis et le sport espagnol dans les années à venir», soutenait-il à la veille de son entrée en lice victorieuse à l’Open d’Australie, où il cherche à s’imposer pour la deuxième fois après 2009.

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