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Sports motorisés

«Sa lumière venait de son cœur»

Une foule émue a rendu un bel hommage ce mardi à Jason Dupasquier, mortellement blessé il y a dix jours


Gilles Liard

Gilles Liard

9 juin 2021 à 00:54

Motocyclisme » «A jamais dans nos cœurs». Ce calicot à l’effigie de Jason Dupasquier, signé par tous les acteurs du Continental Circus, trônait sous le porche de l’église Saint-Pierre-aux-Liens, ce mardi à Bulle. Il illustrait la lourde émotion émanant du décès dramatique du jeune pilote sorensois, survenu neuf jours auparavant à la suite des essais du Grand Prix d’Italie, au Mugello.

En ce funeste mardi de juin, le ciel de la Gruyère était chargé. Tout comme les cœurs serrés, les nuages ont laissé échapper des larmes sur une foule au regard sombre, mais digne. Le rayon de soleil, lui, était à l’intérieur de l’église. Enfoui dans son cercueil blanc, sur lequel trônait son portrait, flanqué de son casque. «La lumière que transmettait Jason venait de son cœur, de son intérieur», a rappelé Marie-France Aeby Pollet, assistante pastorale à l’Unité Notre-Dame de Compassion, au début de la cérémonie placée sous le sceau de la liturgie de la parole et rythmée par les musiques favorites du défunt.

«Très fiers de lui»

Dans son homélie, le prêtre Daniel Agbeti, proche de la famille Dupasquier, a valorisé «une perle rare au cœur d’un enterrement très rare»: «A 20 ans, Jason a su donner le meilleur de lui-même. Nous sommes très fiers de lui. De son sourire, de son abnégation, du soleil qu’il incarnait. Merci pour tout ce que tu as donné, Jason. Tu t’es comporté en digne fils de la Gruyère. Une partie de toi restera à jamais dans nos cœurs. Désormais, tu piloteras parmi les anges.»


Avant de conclure son oraison funèbre par ce prénom et ces cinq mots qui ont laissé à l’assistance le temps de mesurer l’immense vide laissé par l’infortuné pilote: «Jason, nous t’aimons très fort.» Avec un courage qui l’honore, sa maman Andrea a ajouté un couplet d’adieu troublant, autre moment solennel très lourd en émotions: «Je suis fière d’être ta maman.»

Eternelle, la flamme de Jason Dupasquier brûlera toujours dans le cœur des siens et des passionnés. Désormais, chaque retransmission motocycliste animera notre pensée, ravivera nos souvenirs. Avec ce sempiternel réflexe qui nous poursuivra inexorablement: pointer la KTM No 50 bleue, virage après virage, tour après tour. Jusqu’au drapeau à damier.

Ce mardi soir, quelque part là-haut, les seigneurs de la vitesse ont accueilli un nouvel hôte, une étoile scintillante. Sur leur grande table, un couvert a été ajouté. Puis, ensemble, ils ont déroulé le grand film qui a piloté et inspiré leur vie: la course, la vitesse. Une passion trépidante. Merveilleuse. Mais qui peut être aussi déroutante, cruelle, effroyable. Une passion qui peut causer l’irréparable, aussi… Hélas.

Adieu, Jason.

Adieu, l’ami. Merci.

A jamais dans nos cœurs.

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