«Mad Max», surdoué et (très) pressé

Automobilisme » «Ce type est fou, il a dépassé les bornes.» Après avoir foncé dans l’arrière de la monoplace de Max Verstappen, coupable selon lui – et selon les commissaires – d’avoir freiné trop brusquement au moment de lui rendre la position, Lewis Hamilton a dit à la radio tout le bien qu’il pensait de son rival néerlandais. Déjà délétère, la relation entre les deux hommes a atteint un pic d’animosité au 37e tour du Grand Prix d’Arabie saoudite, finalement remporté par l’Anglais, dimanche dernier à Djeddah. A égalité de points (369,5) après 21 courses sur 22, les deux ennemis se disputeront le titre ce dimanche sur l’étroit circuit d’Abu Dhabi (14h). Etincelles garanties. Peut-il en être autrement avec deux tempéraments aussi marqués et un enjeu exacerbé par la dramaturgie d’une saison épique?

A force, le grand public s’est habitué au caractère de Lewis Hamilton, 36 ans, septuple champion du monde et recordman du nombre victoires dans la discipline (103). Petit à petit, les suiveurs occasionnels découvrent celui tout aussi piquant de «Mad Max», jeune loup (24 ans) aux dents longues. «Donnez-moi des enfoirés, c’est avec eux qu’on gagne des guerres. Avec les premiers de la classe, on perd toujours.» Le «compliment», tiré dans L’Equipe, est de Franz Tost, directeur de l’équipe Toro Rosso en 2015 lors des débuts en F1 du prodige batave.

Plus jeune vainqueur

Plus jeune pilote de l’histoire lancé dans le grand bain, l’ado de 17 ans et demi n’a pas encore son permis de voiture qu’il se fait un prénom – le nom, celui de son père Jos, est déjà bien connu dans le milieu – et une réputation. «Pour moi, c’est rafraîchissant, mais c’est aussi dangereux», disait il y a cinq ans Toto Wolff, directeur de Mercedes et donc de Lewis Hamilton, en guise de prophétie sur la rivalité naissante.