«J’ai encore beaucoup à apprendre»

Motocyclisme » Entre le vent du désert et le sable qui piège l’asphalte hors trajectoire, Jason Dupasquier a dû composer avec des paramètres qu’il n’avait pas rencontrés jusqu’alors dans sa jeune carrière. Sur ce tracé particulier de Losail, au Qatar, le néophyte sorensois a malgré tout réussi son baptême du feu en championnat du monde en se classant 25e, hier après-midi, de l’épreuve inaugurale de Moto 3.

En proie à des soucis de sélecteur de vitesses en qualification, le Fribourgeois n’a pu réussir mieux que 29e sur 31. Une déception pour lui qui avait flirté avec la 20e place aux essais libres et en tests officiels, une semaine auparavant: «Je me suis retrouvé seul en piste, plaidait-il hier soir au téléphone, juste avant d’embarquer pour l’Europe. C’était difficile de réussir un bon temps sur ce circuit où l’aspiration joue un rôle très important.» Et d’enchaîner, avec un brin de fatalisme: «Je me suis retrouvé loin sur la grille. Mais, c’est comme ça.»

«Je me suis bien bagarré»

Trentième au premier des 18 passages devant les stands, Jason Dupasquier a bataillé dans un quatrième escadron, en lutte pour les places 24 à 31: «J’ai dû m’accommoder d’un pneu arrière tendre qui s’est rapidement désagrégé. Dès le deuxième tiers de la course, je n’avais plus le même grip. J’ai dû adapter ma conduite. Un exercice plutôt difficile.»

Malgré ces difficultés, le Gruérien a tenu son rang dans la bataille, terminant à une honorable 25e place sous son premier drapeau à damier, à 26’’412 seulement du lauréat, l’Espagnol Albert Arenas: «Dans le groupe, je me suis bien bagarré. C’est positif. Tout comme le fait de n’avoir pas connu de chute tout au long du week-end.»

Au moment de dresser un premier bilan, Jason Dupasquier se disait satisfait, pas surpris du niveau élevé de la concurrence ni de l’intensité de l’engagement: «Je m’y attendais. Reste que c’est le jour et la nuit avec la Rookies Cup. Les pilotes attaquent dès le départ à fond et la course est plus longue.» Avec son staff, le rookie a mis le doigt sur quelques points perfectibles. En premier lieu, le pilotage, expose-t-il: «Je dois davantage pencher ma machine en entrée de courbe, de manière à offrir plus de traction à ma roue arrière à l’accélération en sortie de virage. Il faut aussi que je sois immédiatement dans le bain, pour pouvoir attaquer dès les premiers mètres.»

Même s’il témoigne son impatience, le pilote fribourgeois se montre aussi circonspect: «J’ai encore beaucoup à apprendre. Je suis convaincu que ça ira mieux au fil des kilomètres. Je suis confiant.» Jason Dupasquier a entamé son apprentissage sur le bon pied. Certes pas dans les points dévolus aux 15 meilleurs, mais avec la certitude d’avoir posé de solides jalons. Si comparaison n’est pas raison, signalons qu’un certain Thomas Lüthi avait terminé 26e de son premier Grand Prix – c’était en juillet 2002 en Allemagne –, à largement plus d’une minute du vainqueur.

Retour en Suisse

Après le report en octobre du Grand Prix de Thaïlande, Jason Dupasquier regagne directement la Suisse ce matin. Ses pensées déjà en connexion avec le Grand Prix des Amériques, agendé le 5 avril à Austin.

Les classements

Moto3 (18 tours = 96,84 km): 1. Albert Arenas (ESP), KTM, 38'08''941 (152,3 km/h). 2. John McPhee (GBR), Honda, à 0''053. 3. Ai Ogura (JPN), Honda, à 0''344. Puis: 25. Jason Dupasquier (SUI), KTM, à 26''412. 31 pilotes au départ, 29 classés. Tour le plus rapide (14e): Ogura en 2'05''788 (153,9 km/h).

Moto2 (20 tours = 107,6 km): 1. Tetsuta Nagashima (JPN), Kalex, 40’00’’192 (161,3 km/h). 2. Lorenzo Baldassarri (ITA), Kalex, à 1’’347. 3. Enea Bastianini (ITA), Kalex, à 1’’428. Puis: 10. Thomas Lüthi (SUI), Kalex, à 8’’904. 23. Jesko Raffin (SUI), NTS, à 34’’664. 29 pilotes au départ, 25 classés. Tour le plus rapide (8e): Nagashima en 1’59’’218 (162,4 km/h).