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Sports de combat

Le défi le plus élevé de sa carrière

Ce soir à Fribourg, Olivia Belkacem affronte la Belge Oshin Derieuw pour le titre européen des welters

Olivia Belkacem: «Dans ma tête, c’est mon dernier combat, mais… je vis au jour le jour.»

Georges Blanc

Georges Blanc

28 août 2021 à 04:01

Boxe » «Quand on a la boxe dans le sang, c’est pour la vie.» On n’a pas de mal à croire Olivia Belkacem, qui, à 40 ans, a encore faim de ring malgré une vie déjà bien remplie. Elle pourrait se contenter d’être la maman de quatre enfants de 16 à 4 ans (l’aîné qui mesure 2 m joue déjà au basket avec l’équipe de Suisse), mais elle a ajouté à sa carte de visite, qui comprenait déjà les mentions de thérapeute et d’artiste peintre, celle de créatrice de mode.

Olivia pensait en avoir fini avec la boxe après un retour doublement victorieux en 2019. Le Covid-19 avait stoppé son élan vers un championnat d’Europe. Et pour ne rien arranger, le TC Center à Fribourg, où elle s’entraînait et où son mari Mohamed travaillait, avait dû fermer en raison de la pandémie. «Tout s’écroulait», nous confiait-elle.

Deux challengers

Et puis, ce printemps, la Commission européenne de boxe contactait Olivia, pour l’informer qu’elle était la challenger officielle pour le titre de championne d’Europe des poids welters. Le titre était détenu par la Genevoise Ornella Domini, qui l’a abandonné. En fin de compte, ce sont deux challengers qui vont se retrouver sur le ring de la salle Saint-Léonard, ce samedi 28 août. En face d’Olivia, il y aura la Belge Oshin Derieuw à la réputation supérieure à Domini.

Olivia n’a pas hésité longtemps à accepter l’offre de l’Union européenne de boxe: «Ma motivation est toujours là et ce championnat d’Europe était mon but initial. Je me suis dit que si on venait me chercher, cela valait la peine de relever ce nouveau challenge, le plus élevé de ma carrière.» En ces temps difficiles, les organisateurs ne se bousculaient pas, et Olivia a pris les risques d’être partie prenante à l’organisation avec l’aide notamment de Jean-Jacques Ramelet. Le pari semble gagné, comme elle le disait: «Il y a plein de petits sponsors qui m’ont soutenue. J’ai vraiment été touchée, car je sais que, pour beaucoup, la situation n’était pas au beau fixe. J’ai juste envie de leur dire merci en réalisant mon rêve de devenir championne d’Europe.»

Faire des miracles

Mari et entraîneur, Mohamed Belkacem a trouvé un petit local pour l’entraînement avec un ring de fortune pour les sparrings. Il se veut positif: «Bien sûr, Olivia a trop à faire avec l’organisation. Mais je reste confiant quand je vois l’énergie qu’elle a. Elle peut faire des miracles. Avec l’âge, Olivia a perdu de la vitesse mais elle a gagné en force et elle peut compter sur son expérience.» Initialement prévu en juin, le combat a dû être reporté en raison d’une blessure d’Olivia Belkacem, qui nous précisait: «C’est la première fois que je suis blessée en 21 ans de boxe. C’est une déchirure à un pied et je vais faire avec. Mais je me rends bien compte qu’à la quarantaine, je fais plus que sortir de ma zone de confort en acceptant ce challenge.»

Elégante styliste, Olivia Belkacem a déjà montré son grand cœur sur le ring. On se souvient du premier grand défi de sa carrière face à la championne du monde d’alors, Anne-Sophie Mathis. Avant de se faire casser la mâchoire, elle avait fait trembler la terreur française. Alors même si les experts ne la donnent pas favorite, en regard des palmarès, tout est possible pour Olivia. Et après? Ce 28 août à la salle Saint-Léonard pourrait être le feu d’artifice d’une carrière qui l’a menée au 10e rang mondial avec 10 victoires et une défaite. Un titre de championne d’Europe pourrait lui ouvrir d’autres portes, mais Olivia Belkacem précise: «Dans ma tête, c’est mon dernier combat, mais… je vis au jour le jour.»

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