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Sports de combat

Benjamin Gapany. «Je n’ai quasiment plus de douleur»

Sérieusement touché à l’épaule voici moins d’un mois, Benjamin Gapany sera bel et bien à Zoug


Patricia Morand

Patricia Morand

23 août 2019 à 00:10

Fête fédérale » Victime d’une luxation acromio-claviculaire le 28 juillet au Brünig, Benjamin Gapany a accusé le coup. Avant de relever la tête et de lancer un contre-la-montre pour être au rendez-vous de la fête fédérale, un événement qui a lieu tous les trois ans, ce week-end à Zoug. Le Gruérien de 24 ans forme, avec Lario Kramer, la paire d’as de l’association romande. Son épaule droite tiendra-t-elle le choc dans l’arène de Suisse centrale?

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Benjamin Gapany se déplace à Zoug sans certitude. «Ce ne sera pas du 100% mais ça ira», avertit-il. Le Marsensois n’a pas relutté depuis le Brünig. «J’ai fait pas mal de traitements, de physio. J’ai également eu deux infiltrations de cortisone (la dernière ce jeudi, ndlr) et j’ai profité de la technologie à disposition à Villars-sur-Glâne, notamment, pour accélérer la réparation cellulaire.» Administrateur de cet espace d’entraînement et de thérapie, Slava Bykov avait proposé ces services au lutteur en apprenant sa situation. Prêt à tout pour être au rendez-vous de Zoug, Gapany en a profité. En tout, il estime avoir consacré plus de quarante heures en un mois aux soins. Temps auquel il faut ajouter l’entraînement physique.

 

Deux ligaments bien abîmés

«Je n’ai quasiment plus aucune douleur», se réjouit le Gruérien. «Mardi, j’ai essayé de remettre des charges assez lourdes et, le lendemain, je n’avais pas mal. Juste quelques courbatures.» Durant sa convalescence, il a entretenu sa condition physique et la tonicité de ses jambes. «Le vrai test, ce sera samedi», rappelle-t-il. «Je ne suis pas retombé sur l’épaule. J’espère que cela va tenir. Deux ligaments ont été bien abîmés. Ils ont commencé à se réparer, mais le sont-ils assez pour tenir tout le week-end?»

Benjamin Gapany a pris ses précautions pour éviter de se faire rattraper par la patrouille: «J’ai dû demander tous les protocoles qui ont été faits et j’ai envoyé un mail à AntidopingSwiss. L’infiltration de cortisone locale, en intra-articulaire, c’est autorisé, même en compétition. Je dois juste avoir les papiers avec moi en cas de contrôle. Cela m’a pris du temps de tout faire moi-même. Mais j’ai vraiment fait attention à ne pas faire de conneries.»

«Le pire, c’était le lendemain»

Voici un mois, le Gruérien n’en menait pas large. «Le pire, c’était le lendemain du Brünig. Après une préparation de longue haleine, je me retrouvais au tapis un mois avant la grande échéance. Ensuite, tout s’est enchaîné tellement vite que je n’ai pas eu le temps de m’apitoyer sur mon sort. Le mardi, je cherchais des solutions pour gagner du temps au niveau de la récupération et maintenir le reste de ma condition. Il était hors de question de ne rien faire et d’attendre que cela passe…»

« Les premiers jours, je n’arrivais pratiquement pas à m’habiller seul »

Benjamin Gapany

Son médecin de famille évoquait huit semaines de convalescence. Gapany n’en voyait que quatre devant lui… «L’évolution a été rapide», apprécie-t-il. «Les deux ou trois premiers jours, je n’arrivais pratiquement pas à m’habiller seul et je dormais mal. J’étais sous anti-inflammatoires et la douleur s’est estompée. J’ai aussi été chez une magnétiseuse et un magnétiseur. On y croit ou pas, mais je devais tout essayer. Mes journées étaient bien remplies, mais je suis resté positif.» Le Gruérien y a cru. Cela lui a réussi, puisqu’il enfilera la culotte de jute demain.

Les messages d’encouragement ont afflué. «Cela m’a fait plaisir et j’ai toujours répondu positivement, même si je ne savais pas trop moi-même comment cela allait évoluer», avoue-t-il. Benjamin Gapany affiche une étonnante sérénité. «Se prendre la tête ne sert à rien», avance-t-il. «Je suis déjà dans ma bulle. J’essaie de ne plus trop penser à cette épaule.»

L’objectif a, évidemment, évolué. «Je vais faire du mieux que je peux, gagner tout ce que je peux. Je ne m’attendais pas à vivre de pareilles dernières semaines. Je voulais encore monter en puissance en août», rappelle-t-il.

«Je ne vais rien lâcher»

Benjamin Gapany voit déjà plus loin. «Après la fédérale, j’observerai un ou deux mois de pause, comme chaque année. Après, je ne vais rien lâcher! J’ai 24 ans, je continue. Il y aura de grosses fêtes en 2020 et une prochaine fête fédérale dans trois ans. J’aurai 27 ans.» La fleur de l’âge pour un lutteur en bonne santé. «Toutes les couronnes comptent, même si celles distribuées lors d’une fête fédérale représentent un peu le but ultime…» Ramener des lauriers de Suisse centrale serait synonyme d’exploit pour le Gruérien, compte tenu de sa blessure.

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