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Sports de combat

Huber a tremblé avant de gagner

Le Valaisan a conquis le titre national des lourds-légers en battant Seid Dzemaili par K.-O. au 10e round

Benoît Huber s’est fait peur (photo du haut, à gauche) avant de lever les bras au bout du suspense. Olivia Boudouma (en bas à gauche) a bien géré face à la Hongroise Majlath. Kylian Mesa Fernandez (en bas à droite) a dû se contenter d’une exhibition.

 Georges Blanc

Georges Blanc

16 décembre 2019 à 02:01

Forum Fribourg » S’il y avait un homme heureux samedi soir à Forum Fribourg, c’était bien Benoît Huber. Proche du K.-O. au 5e round, sauvé par le gong, le Valaisan est revenu de nulle part pour mettre K.-O. Seid Dzemaili au 10e et dernier round. Délivré, «Benito» a ainsi pu entamer ses danses sur le ring en communion avec ses nombreux supporters et fêter ce titre national des lourds-légers.

Il y a longtemps qu’on n’avait pas vu un combat de cette intensité en Suisse entre deux très bons boxeurs, aux qualités différentes mais avec un même grand cœur. Attaquant généreux, sans peur et parfois sans garde, Huber s’est heurté à un Dzemaili plus prudent, mais diablement efficace quand il décidait de frapper fort avec ses coups secs et précis.

Un 5e round furieux

Plus actif en début de combat, Huber laissait la meilleure impression mais à la fin d’un 5e round furieux, Huber était débordé. Proche du K.-O., il était sauvé par le gong. Le suspense était total et on se demandait comment le Valaisan allait récupérer durant la minute de pause. La réponse est venue rapidement: Huber était à nouveau prêt à maltraiter un Dzemaili qui a peut-être commis une erreur en n’osant pas prendre tous les risques dans le 6e round. Dès lors, le combat s’équilibra à nouveau avec une tendance favorable à Dzemaili et avec toujours cet odeur de K.-O. dans l’air.

Et puis arriva ce fameux 10e round. Et cette attaque instinctive de Huber qui d’un crochet du droit fit vaciller Dzemaili avant de l’envoyer se coucher entre les cordes. Le Zurichois se releva, prêt à reboxer mais sagement, l’arbitre Fabian Guggenheim arrêta le combat. A noter qu’avant le 10e round, deux juges donnaient un point d’avance à Dzemaili et le troisième un point de plus à Huber.

«Je n’avais pas le choix»

Fou de joie, Benoît Huber analysait pourtant avec lucidité une victoire qui va compter: «Là, c’est le soulagement de la victoire. Mais longtemps, je me suis dit, ça va aller aux points. Je ne vais pas le toucher. Pendant le combat, je me souviens des coups que je prends, pas de ceux que je donne et je ne savais pas où j’en étais.»

Huber expliquait à sa façon son retour après cette terrible fin de 5e round: «Je n’avais pas le choix. Je ne voulais pas perdre, cela aurait été trop de tristesse. Ce n’était pas possible de rentrer en Valais, battu. C’était compliqué. Il y avait un milliard de choses qui se passaient en moi. Il me fallait résister, laisser passer l’orage.»

Entraîneur de Huber, Philippe Abate ne se disait pas autrement surpris de la réaction de son protégé: «A la pause, après le 5e round, j’ai dit à Benoît de rester tranquille, de récupérer, de se réorganiser. Je le connais bien. Je n’ai pas eu peur. Je sais que c’est dans les pires situations qu’il arrive à s’en sortir. Il trouve toujours une solution. Jusqu’à la dernière seconde, il peut être dangereux et capable de gagner par K.-O.»

Capricieux et talentueux

Abate était très content pour Huber, notant encore: «Il est récompensé car il a travaillé fort. Benoît a beaucoup de talent mais il peut aussi se montrer capricieux. C’est pour ça que j’avais dit à son amie Morgane de le traiter en champion ces dernières semaines. «Et champion, Benoît Huber l’est désormais, troisième Valaisan à détenir une ceinture de champion de Suisse après Jean Chiarelli et Benjamin Pitteloud.

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