Lutte. Armon Orlik n’est pas venu pour rien

Lutte suisse » La Romandie de la lutte connaissait Curdin Orlik qui avait passé une année au club de Lausanne et se souvenait de son frère Armon qui avait disputé la passe finale à la fête fédérale d’Estavayer 2016. Elle a eu l’occasion, hier à Romanel-sur-Lausanne, de voir que le cadet de 28 ans n’a rien perdu de son efficacité. Arrivé la veille des Grisons, bien reposé, Armon Orlik a remporté le titre romand en battant Benjamin Gapany en passe finale après avoir aligné quatre succès pour un nul. Il a reçu sa couronne des mains de l’ancienne championne de ski Erika Hess venue, elle, en voisine.

Armon Orlik a dit son bonheur en français après avoir atteint son objectif sur les ronds de sciure vaudois. «Je l’ai appris à l’école et parlé un peu en famille lorsque j’étais enfant», explique le Grison qui a coiffé sa sixième couronne de l’exercice, la 59e de sa carrière. «Je n’avais jamais eu l’occasion de participer à la fête romande. C’était un objectif que de gagner un titre hors de celui de mon association. J’ai été capable de monter en puissance durant la journée.»

«J’ai pris des risques»

Benjamin Gapany, contemporain d’Orlik, a pris l’initiative en passe finale. Sans succès. «J’ai lutté comme je voulais. J’ai pris des risques. Ai-je été trop gourmand? J’ai essayé d’attaquer sur un croisé, j’ai peut-être été le chercher trop loin…»

Le Gruérien s’est incliné hier pour la deuxième fois en passe finale de la fête romande, cinq ans après avoir été mis au dos par le Bernois Remo Käser à Couvet. Faisant fi de sa grosse toux, qu’il traîne depuis le 18 juin au Lac-Noir, il a réalisé de solides performances en battant d’entrée deux couronnés fédéraux. «Au final, j’en ai eu quatre face à moi. C’était une belle journée. Je suis dans l’objectif fixé. Je ne suis pas là pour faire de la figuration. Depuis le début de saison (après sa grosse blessure à la cheville contractée à la fédérale de Pratteln en août dernier, ndlr), je peinais à me libérer. Cette fois, j’ai réussi à le faire», souligne Benjamin Gapany.

Le Fribourgeois le mieux classé a été Steven Moser (3a), avec un point de moins qu’Armon Orlik. Le Singinois a affronté deux couronnés fédéraux, avec deux nuls à la clé, et gagné ses quatre autres duels face à des adversaires moins cotés. Avec chaque fois la note maximale de dix ce qui lui a permis de grignoter des places.

Finaliste de la Romande l’année dernière dans la patinoire de Viège, Romain Collaud n’a pas récidivé. «L’objectif était de faire aussi bien. Cela ne s’est pas forcément déroulé comme je le voulais», reconnaît le Broyard de 21 ans dont les espoirs ont été douchés d’entrée par un certain Armon Orlik. «C’était le favori de la journée», rappelle le lutteur de Vallon. «J’ai surtout essayé de limiter les dégâts. Mais, dans ces cas-là, il faut aussi profiter d’affronter un adversaire avec pareille aura», souligne-t-il. Romain Collaud regrette juste son nul contre Marc Lustenberger. «Je l’avais battu en Suisse centrale… Au final, j’ai la couronne. Une bonne chose de faite!»

Trois 10 pour Borcard

Seul Fribourgeois à s’être agenouillé devant les demoiselles d’honneur une semaine plus tôt au Rigi, Johann Borcard a porté hier sa collection de lauriers à 33 exemplaires. «J’ai très mal commencé (défaite contre Matthieu Burger, couronné fédéral, ndlr). Je n’étais pas trop dans le coup. Il était dominant et je n’ai pas trouvé la solution», regrette-t-il. Le Gruérien de 29 ans a bien réagi. «Je termine avec trois 10, ce qui est assez rare pour moi», conclut-il. Le week-end prochain sera bien chargé pour l’ébéniste de Villars-sous-Mont et pour d’autres de ses camarades avec la fête alpestre du Weissenstein samedi et le rendez-vous organisé par son club à Riaz dimanche.