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Quand l’histoire se répète

Ramon Zenhäusern, 9e, a été le meilleur Suisse du slalom remporté par le Norvégien Kristoffersen


 Grégory Cassaz, Courchevel

Grégory Cassaz, Courchevel

20 février 2023 à 02:01

Ski alpin » Ils ne cessent de le répéter au fil de la saison: la plus cruelle des disciplines, c’est le slalom. Tant d’heures d’entraînement. Tant de piquets avalés. Et soudain, tout peut s’écrouler. C’est d’autant plus vrai dans le cadre des championnats du monde, où les compteurs sont remis à zéro. Parmi les plus habiles slalomeurs de Coupe du monde, les Suisses se sont éclipsés à Courchevel dimanche, jour de clôture des mondiaux.

«La déception est grande mais c’est le sport. C’est surtout le slalom, où tout va très vite et où tout le monde ou presque peut se retrouver sur le podium. C’est une discipline de psychopathes», confie Ramon Zenhäusern, 9e et meilleur Suisse de l’épreuve dominée par Henrik Kristoffersen. «A la fin de la première manche, je n’y croyais pas. Et même sur la deuxième, je n’y pensais plus», sourit l’entraîneur valaisan du Norvégien, Jörg Roten.

Trois portes et s’en va

De la lumière, le médaillé d’argent du géant Loïc Meillard est pour sa part très rapidement passé dans l’ombre. «Je me suis fait surprendre par la neige. Ça m’a éjecté, je me suis retrouvé loin de la troisième porte et quand c’est gelé comme c’était le cas sur le haut de la piste, je n’avais aucune chance d’aller chercher la suivante», regrette le skieur d’Hérémence, qui parvient néanmoins à relativiser sa sortie précipitée.

«On ne peut que rire quand on ne passe que trois portes. Il n’y a rien d’autre à faire. Il y a des jours sans. Ce dimanche en faisait partie. Je repars quand même des mondiaux avec une médaille.» Daniel Yule et Ramon Zenhäusern n’ont pas été forcément plus heureux. Distancés dès leur premier passage, les deux techniciens valaisans n’ont pas réussi à rattraper leur retard sur le second tracé. «Le seul point positif du jour, c’est que c’était tellement mauvais que je ne peux même pas dire qu’il manquait un petit détail ici ou là», relève Daniel Yule, 24e au final, alors que Ramon Zenhäusern remarque avoir été trop timide sur le premier mur en première manche. «C’est dommage parce que sinon, ce n’était pas si horrible que ça», note le Haut-Valaisan, qui a terminé à 31 centièmes du bronze.

Disette depuis 2003

A Courchevel, l’histoire s’est donc répétée pour les slalomeurs suisses, qui attendent toujours un successeur à Silvan Zurbriggen, dernier Suisse à avoir croqué un métal aux mondiaux. C’était en 2003 à Saint-Moritz. Parmi les meilleurs en Coupe du monde depuis six ans, où Daniel Yule, Ramon Zenhäusern et Loïc Meillard ont inscrit leurs noms au palmarès des classiques les plus prestigieuses, ils ne sont pas parvenus à confirmer leur potentiel sur un grand rendez-vous, championnats du monde et Jeux olympiques inclus.

Hormis Ramon Zenhäusern qui s’était paré d’argent aux JO de PyeongChang en 2018, ces trois hommes n’ont pas conquis d’autres médailles sur ces mythiques courses d’un jour. «Je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Ça se joue à des petits détails. Aujourd’hui par exemple, je me retrouve à moins de deux secondes de la gagne. C’est à la fois un monde et rien. Il suffit d’améliorer des petits passages ici ou là pour prendre plus de vitesse», analyse Daniel Yule.

«Ça se joue dans la tête aussi peut-être. Mais je ne sais pas si c’est ça l’explication», ajoute Ramon Zenhäusern, qui insiste sur la densité de la discipline, où une trentaine de skieurs peuvent se hisser sur le podium. «Aujourd’hui (dimanche, ndlr), les dossards 17 et 24 finissent sur le podium. C’est très serré. En slalom, on ne peut pas se permettre le moindre écart.»

La vie ne va pas s’arrêter pour les slalomeurs pour autant. «Il faut relever la tête, car il y a de belles choses à jouer», termine Daniel Yule, 2e du classement général de la discipline, où Ramon Zenhäusern est 4e à deux courses de la fin de l’hiver. Et ça continue dès le week-end prochain aux Etats-Unis avec un géant, puis un slalom au programme.

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