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Ski

Odermatt, ce géant du slalom géant

Vainqueur pour la 2e fois consécutive du géant d’Adelboden samedi, le Nidwaldien survole la discipline


 Pascal Dupasquier, Adelboden

Pascal Dupasquier, Adelboden

9 janvier 2023 à 02:01

Dire que Marco Odermatt skie sur une autre planète n’est pas qu’une figure de style. C’est une réalité et elle défie à la fois l’entendement, les lois du ski et celles de la gravité. Les 24 000 personnes présentes samedi à Adelboden ont pu le constater. Pour ce premier slalom géant de l’an neuf, Odi a régalé. Il a fait feu de tout bois, éclaté la concurrence façon puzzle aux quatre coins de la Chuenisbärgli. Une piste qui, il faut le relever, a soutenu le choc des températures élevées et offert une course équitable, même pour les numéros de dossard élevés.

Mais revenons à Marco Odermatt qui, avant-hier, s’est donc offert pour la deuxième fois le géant d’Adelboden en étant lui-même… géant. Jugez plutôt: 2e, Henrik Kristoffersen pointe à 73 centièmes et Loïc Meillard, brillant 3e, à déjà une seconde 66. Quant aux autres: ils sont relégués à plus de deux secondes. Une éternité dans le monde impitoyable du cirque blanc. «Il ne faut pas douter, avoir confiance en toi et, surtout ne pas calculer», répond le vainqueur du jour au moment de dévoiler la recette de son outrageuse domination.

Kristoffersen dégoûté

Meilleur temps du premier tracé, meilleur temps du second, Marco Odermatt reste néanmoins une énigme… que même Henrik Kristoffersen et ses 78 podiums de Coupe du monde ne parviennent pas à percer: «Pour être honnête, je ne sais pas comment faire pour le battre. Même Marcel Hirscher aurait de la peine à rivaliser avec lui», assure le taciturne mais disert «Kristo».

«Marco est tellement en forme, tellement en confiance actuellement qu’il est intouchable», poursuit, visiblement sonné, le Norvégien. Et d’en rajouter une couche en secouant la tête: «Franchement, je ne sais pas quoi faire pour le battre. Nous sommes relativement proches après la première manche (32 centièmes le séparaient du Nidwaldien, ndlr) et je suis surpris de l’écart dans la seconde (73 centièmes, ndlr).»

Dégoûté et admiratif à la fois, Henrik Kristoffersen s’épanche sur cette deuxième manche où, auteur d’une performance pourtant de haute tenue, il a lâché 41 centièmes supplémentaires à son meilleur «ennemi»: «J’ai été étonné de voir comment c’était tracé», lance le Scandinave avant d’adresser une pique à l’entraîneur autrichien Martin Kroisleitner, le traceur de l’après-midi: «Tout le monde sait que sur un géant rapide et direct, Marco est imbattable alors que quand cela tourne plus, il est moins dominant. A part bien sûr les Suisses, tous les autres entraîneurs devraient en tenir compte.»

Dominé mais pas déprimé, Henrik Kristoffersen descend du podium avec cette promesse: «Marco prend des risques que les autres n’osent pas prendre, mais je ne vais pas baisser les bras. Je vais continuer à essayer de le battre.»

Statistiques affolantes

Du haut de ses 25 ans, Marco Odermatt affole les statistiques. Vainqueur de quatre des cinq géants disputés cet hiver, champion olympique et détenteur du petit globe de cristal de la spécialité, le funambule de Hergiswil n’a plus connu l’élimination dans la discipline depuis… le 8 décembre 2019 à Beaver Creek. Une série de 27 slaloms géants où il est monté à 20 reprises sur le podium, dont les 13 dernières consécutivement.

Décidément avec Odi, tout semble facile… «Ce n’est vraiment pas le cas. Chaque course est un nouveau défi, il y a beaucoup de pression», rectifie Marco Odermatt. Il l’admet cependant: «C’est vrai qu’en ce moment, tout va dans le bon sens, aussi bien au niveau du matériel, des réglages, du corps que du mental. Toutes ces pièces me permettent de skier à la limite, comme cela a été le cas dans la deuxième manche», sourit-il avant de conclure: «Il le faut, parce que les autres ne te font pas de cadeaux.» PAD

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