Ski alpin. Loïc Meillard, le défi après le coup d'arrêt
Les performances de la fin de saison dernière invitent à l'optimisme pour Loïc Meillard. Et même cette petite blessure avant Sölden ne doit rien changer à ses objectifs.
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ATS
Aujourd’hui à 04:00, mis à jour à 04:08
"Les paroles s'envolent, les écrits restent", écrivait Horace. On pourrait y adjoindre: les photos restent aussi. Surtout pour Loïc Meillard pour qui la photographie est une deuxième passion après le ski. La saison dernière, Meillard a proposé à contrecoeur trois instantanés. Trois images où à chaque fois on le voit perdre un ski, lâché par cette fixation qu'il a lui-même aidé à développer. C'était en géant à Sölden et Adelboden, puis à l'entraînement en descente à Wengen.
"Même les photos moins agréables font partie de l'histoire", évoque Meillard. Mais le Valaisan d'origine neuchâteloise ne juge pas les clichés de la saison dernière, il revient sur les photos qui le montrent fin octobre sur le glacier de Rettenbach au-dessus de Sölden, le regard triste, après avoir réalisé que les douleurs dorsales étaient trop fortes pour prendre le départ de l'ouverture de la Coupe du monde. Des photos prises par sa famille et notamment par sa sœur Mélanie.
Retrouver la confiance
La mésaventure s'est produite au moment d'entrer dans une voiture. Des examens à la clinique Hirslanden de Zurich ont révélé une déchirure dans l'enveloppe du disque intervertébral entre les vertèbres L5 et S1. Meillard dit aussi que ce qu'il a vécu douze mois plus tôt l'a aidé à surmonter ce nouveau coup d'arrêt. Car la situation est toute nouvelle pour lui. Jusqu'à présent, il a été largement épargné par les graves blessures. Son dossier médical est mince et on n'y trouve qu'une blessure au ménisque subie voici huit ans.
En même temps qu'il voyait ses skis se détacher tout seuls, le skieur d'Hérémence perdait confiance au cours de l'hiver. Et il lui a fallu du temps pour se libérer et chercher la limite. La recherche de cette confiance en soi l'a affecté. "Ca fatigue et ça prend de l'énergie", avoue-t-il. Un état qui s'est propagé jusqu'à la deuxième moitié de la saison. Car dès ce moment-là, il a donné le change en remportant deux courses, terminé quatre fois 2e et une fois 3e. Des résultats qui l'ont hissé à la deuxième place du général de la Coupe du monde, derrière l'intouchable Marco Odermatt.
Capable de battre Odermatt
Plus serein, Loïc Meillard ne panique pas après cette blessure au dos qui guérit comme il faut. Pas question toutefois de se précipiter, même s'il espère participer au premier slalom de la Coupe du monde de l'hiver, dimanche à Levi. Meillard considère ses premiers virages courts après sa blessure comme un pas dans la bonne direction. "Je ne prendrai le départ que si je ne ressens plus de douleurs entre les portes à l'entraînement", confie-t-il. Un jour après l'autre, tel est son mantra. Même chose pour son potentiel duel avec Odermatt pour le gros globe. Et ce bien que la superstar ait adoubé Meillard en tant que rival le plus sérieux.
L'ombre immense du prodige de Nidwald ne semble pas déranger le skieur d'Hérémence: "Je pratique ce sport parce que je le veux, parce que je l'aime, parce que je l'adore. C'est important pour moi." Meillard se concentre sur une course à la fois. "Si je suis à chaque fois devant, je serai forcément bien placé au général", glisse-t-il. Le défi est grand, mais Meillard l'accepte. Battre Odermatt? Il s'en sent capable. "En tant qu'athlète, tu crois en tes chances, confie-t-il. C'est pour ça qu'on s'entraîne été comme hiver. Même si l'on est amis, quand je suis au départ, Marco est un adversaire comme les autres."
La descente attendra
Comme Odermatt, Meillard fait partie des meilleurs dans trois disciplines: le géant, le slalom et le Super-G. Quid de la descente? "Quand j'aurai atteint mes objectifs en slalom ou que j'aurai besoin d'un nouveau défi." Le Valaisan d'origine neuchâteloise souhaite remporter le globe de la discipline et une médaille lors d'un grand événement.
Catalogué "beau skieur", Meillard recherche désormais l'efficacité en étant plus agressif. "Depuis deux ans, je travaille à attaquer les portes de manière plus directe", conclut-il.