Logo

Ski

Peter. «Le ver est dans la pomme»

Le Suisse (21 ans) et ses compatriotes abordent la Tournée des quatre tremplins en petite forme


 Marcel Hauck

Marcel Hauck

28 décembre 2022 à 02:01

Saut à skis » Les sauteurs à ski suisses abordent la Tournée des quatre tremplins avec un effectif réduit et des ambitions très limitées. Certaines difficultés s’expliquent, d’autres sont mystérieuses. «C’est un sport très, très compliqué», rappelle le plus grand espoir du saut à ski suisse, Dominik Peter. «Et quand ça ne fonctionne pas et que le ver est dans la pomme, c’est généralement encore pire.» Et c’est précisément ce qui arrive à des Suisses dont les ailes refusent de se déployer.

Dans le cas de Peter, 21 ans et médaillé de bronze des mondiaux juniors 2021, et de Killian Peier, qui devrait être le leader de l’équipe, ce ver s’explique. Peter a dû se faire opérer deux fois du genou droit au printemps (après une opération au gauche l’année dernière) et n’a donc pratiquement pas pu s’entraîner cet été. Troisième des championnats du monde élite en 2019, Peier a pour sa part souffert d’une inflammation du tendon rotulien à l’automne. «Je n’ai fait qu’environ 10% des sauts prévus», explique le Vaudois de 27 ans. «Il me manque ainsi les bonnes sensations, les sauts ne sont pas encore fluides.»

Top en été, flop en hiver

Reste le cas Gregor Deschwanden. «C’est un peu mystérieux», s’interroge également le chef du saut à ski helvétique, Berni Schödler. Le Lucernois faisait en effet partie des meilleurs lors du GP estival. Mais cet hiver en Coupe du monde, il n’a réussi que deux fois à entrer dans les points (25e du deuxième concours à Engelberg, 28e la semaine précédente à Titisee-Neustadt). «Ce n’est certainement pas suffisant en considérant tous les efforts entrepris», estime Schödler. Deschwanden lui-même ne s’explique pas cette différence. «J’ai connu le meilleur été de ma carrière», lâche le Lucernois de 31 ans en secouant la tête. «J’ai alors naturellement rêvé d’autres résultats.»

Selon lui, il n’a plus la même décontraction en phase de vol. Trop de détails ne fonctionnent pas. «Quand tu as peu de points auxquels penser, tu as l’esprit plus libre», explique-t-il. «Quand il y a plus de détails à surveiller, tout est un peu trop contrôlé et pas suffisamment libre.» Sa situation ramène à la complexité du saut à ski. Quand ça marche, beaucoup de choses se font automatiquement. Dans le cas contraire, il est très difficile de retrouver la décontraction nécessaire. Qui plus est, dans le contexte actuel, il manque à l’équipe de Suisse un leader à qui tout réussirait et qui entraînerait les autres.

«Sous pression»

«La situation serait alors bien sûr également plus détendue pour les entraîneurs», convient Deschwanden. «Ce n’est agréable pour personne. Tout le monde est sous pression.» Ainsi, Gregor Deschwanden sera aujourd’hui le seul Suisse à s’élancer lors des qualifications du premier concours de la Tournée des quatre tremplins, à Oberstdorf. Il se montre tout de même confiant après les progrès réalisés à Engelberg. «Il ne manque pas grand-chose. Avec la décontraction nécessaire, je peux faire le pas nécessaire», affirme le Lucernois, qui ne veut plus avoir à trembler pour se qualifier pour la deuxième manche.

Pour ses coéquipiers, il s’agit de reprendre confiance en Coupe continentale, à Engelberg, cette semaine. Des places dans le top 5 ou le top 10 sont exigées pour pouvoir éventuellement participer à la Tournée des quatre tremplins. Killian Peier veut en particulier absolument être présent le 4 janvier à Innsbruck, sur le tremplin où il a remporté sa médaille de bronze mondiale. ats

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus