Préalpes. Le ski-alpinisme est de plus en plus difficile à pratiquer en moyenne altitude
A moins de deux mois de la grande épreuve entre Zermatt – ou Arolla – et Verbier, le manque de neige oblige les patrouilleurs à s’adapter pour s’entraîner.
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28 février 2024 à 21:05
«Je ne sais pas si vous avez déjà couru avec des chaussures en carbone, des chaussures de ski-alpinisme, mais ce n’est pas le plus agréable!» Cette remarque de William Déglise, qui disputera la prochaine Patrouille des glaciers (PdG, 15-21 avril) avec notamment le traileur Alexandre Bugnard, ne tombe pas de nulle part. Certaines parties du parcours pourraient, comme en 2022, proposer un terrain de jeu herbeux et contraindre les participants à déchausser leurs skis pour les porter. Le manque de neige dans les Préalpes oblige déjà les collants-pipettes, nom donné aux compétiteurs en opposition aux randonneurs, à adapter leurs séances d’entraînement.
A la Berra, un ruban blanc permet, encore, de bouffer du dénivelé. «Je vais m’entraîner là-bas ce soir», a affirmé dès les premiers échanges téléphoniques, lundi, Laetitia Scyboz qui se prépare à sa première PdG. La Morlonaise de 25 ans fera équipe avec deux Valaisannes. «Pour elles, c’est plus facile de s’entraîner, c’est sûr. A la Berra, les conditions ne sont pas vraiment motivantes. Pour les affronter, il faut être bien accompagnée ou avoir de la bonne musique… Je fais aussi pas mal de course à pied, des dénivelés et de l’intensité en baskets.»
Des tests d’altitude
«Pour s’entraîner, lorsque c’est compliqué comme actuellement, il faut savoir passer à d’autres sports, comme le trail ou le vélo de route», insiste Jean-Philippe Fartaria, entraîneur de l’équipe nationale élite qui a multiplié les camps avant même le début de la saison. «A Zermatt ou à Diavolezza où il y a de la neige très tôt. Depuis que la Coupe du monde a commencé, les athlètes ont bien assez de courses. Ce n’est pas le même format que la Patrouille, mais cela correspond à de nombreuses heures d’entraînement. Nous avons encore des camps au programme et notamment une reconnaissance du parcours avec un guide, en deux étapes: Zermatt - Arolla, puis Arolla - Verbier. Nous effectuerons aussi des tests d’altitude. A Tête-Blanche, nous sommes à près de 3700 m. Certains tolèrent moins bien l’altitude. Mais les facultés d’acclimatation n’ont rien à voir avec le niveau de condition physique des athlètes», assure le spécialiste.
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