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Astronomie. Traces d'eau sur Mars vieilles de plus de quatre milliards d'années

En analysant une météorite martienne, des scientifiques de l’Université de Lausanne (UNIL), avec des collègues australiens, ont découvert des traces d’eau datant de 4,45 milliards d’années. Elles remontent ainsi au début de la formation de la planète rouge.

La météorite martienne "Black Beauty" analysée par les scientifiques.UNIL/NASA

ATS

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Aujourd’hui à 11:03, mis à jour à 11:08

Temps de lecture : 2 min

Grâce aux observations des rovers martiens et aux sondes spatiales, on sait depuis des décennies que la planète Mars abritait autrefois de l’eau, et probablement des rivières et des lacs. De nombreuses questions demeurent toutefois, notamment de savoir quand ce précieux liquide est apparu dans l’histoire de Mars, a indiqué l'UNIL lundi dans un communiqué.

En analysant la composition d’un minéral - le zircon - trouvé dans une météorite martienne, les scientifiques de l’UNIL, avec des collègues de l’Université Curtin et de l’Université d’Adélaïde en Australie, sont parvenus à dater des traces d’eau dans la croûte de Mars. Selon cette étude, publiée dans Science Advances, l’activité hydrothermale remonterait à 4,45 milliards d’années, soit seulement 100 millions d’années après la formation de la planète.

"Nos données suggèrent qu’il y avait de l'eau dans la croûte de Mars à une époque comparable aux premières traces d'eau à la surface de la Terre, il y a environ 4,4 milliards d'années", commente Jack Gillespie, premier auteur de l’étude et chercheur à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’UNIL.

Cette découverte fournit de nouveaux éléments pour comprendre l’évolution planétaire de Mars, les processus qui s’y sont déroulés et son potentiel à avoir abrité la vie, selon les auteurs.

Une météorite qui en dit long

Les scientifiques ont travaillé sur un petit morceau de la météorite NWA 7034 "Black Beauty", découverte dans le Sahara en 2011. "Black Beauty" provient de la surface martienne, et a été projetée sur terre lors d’un impact sur Mars il y a environ 5 à 10 millions d’années. L’analyse a porté sur le zircon.

Très résistants, les cristaux de zircon sont des outils-clés pour la datation de processus géologiques. Ils contiennent des éléments chimiques permettant de reconstituer les conditions de sa cristallisation: la température, les interactions avec des fluides, mais aussi la date. "Le zircon contient des traces d’uranium, un élément qui fait office d’horloge naturelle", explique Jack Gillespie, cité dans le communiqué.

L'équipe a identifié des schémas d'éléments dans ce zircon unique, notamment des quantités inhabituelles de fer, d’aluminium et de sodium. Ces éléments ont été intégrés lorsque le zircon s'est formé il y a 4,45 milliards d'années, et leur présence suggère l'existence d’eau au début de l'activité magmatique martienne.

Ces nouvelles découvertes renforcent l'hypothèse selon laquelle la planète rouge a pu offrir des conditions favorables à la vie à un moment donné de son histoire. Ce qui comprendrait la présence de sources chaudes riches en nutriments.

Les systèmes hydrothermaux ont été essentiels au développement de la vie sur Terre. Ces résultats suggèrent que Mars avait également de l'eau, un ingrédient-clé pour un environnement habitable, au cours de l'histoire la plus ancienne de la formation de sa croûte.