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Hockey sur glace

Paul-André Cadieux. «J’ai dû réapprendre à vivre»

Amputé sous les deux genoux, l’ancien entraîneur et joueur de Gottéron retrouvera ce samedi le micro de Radio Fribourg.

Amputé de la partie inférieure de ses deux jambes, Paul-André Cadieux se bat depuis quelques mois pour retrouver sa mobilité. Demain, c’est une partie de sa «vie d’avant» qu’il retrouvera, en commentant la partie entre Langnau et Fribourg-Gottéron sur les ondes de Radio Fribourg. © Jean-Baptiste Morel

Jonas Ruffieux

Jonas Ruffieux

28 septembre 2023 à 23:05

Temps de lecture : 1 min

Témoignage » Paul-André Cadieux reprend du service! Près d’un an après sa dernière apparition sur les ondes de Radio Fribourg, l’ancien entraîneur et joueur de Gottéron co-commentera la partie de samedi soir, à Langnau (19 h 45). Il se dit prêt à faire vibrer les Fribourgeois et ses cordes vocales. «J’ai le feu sacré du hockey sur glace, je veux le communiquer! J’aime partager les émotions de ce sport avec les auditeurs.» Il ajoute, un peu inquiet: «J’aimerais que les gens retrouvent le vrai Paul-André Cadieux, enthousiaste. Pas qu’ils pensent que je suis sénile ou qu’ils estiment que j’aurais mieux fait de rester à la maison.»

Après une riche carrière aux quatre coins de la Suisse, le Québécois de Villars-sur-Glâne s’était reconverti en consultant, voici une vingtaine d’années. Il l’affirme: reprendre son activité à la radio lui permettra de retrouver, un peu, sa vie d’avant. «J’ai hâte de retrouver les patinoires, les joueurs et les personnes que je connais au sein des différents clubs.» Une délivrance, mais aussi un défi, logistique et émotionnel. Il y a quelques mois, l’homme de 76 ans a en effet été amputé de la partie inférieure de ses deux jambes. Il se déplace désormais grâce à des prothèses et au moyen d’une voiturette électrique. «Fini, la spontanéité! Désormais, tout doit s’organiser, chaque détail doit avoir été réfléchi. Ma vie a changé.»

Double amputation

«J’étais dans mon lit et je regardais ce pied que, le lendemain, je n’aurais plus»
Paul-André Cadieux

Revenons en automne 2022. Paul-André Cadieux souffre d’une infection à un orteil qu’il considère trop futile pour se rendre chez un médecin. Seulement, les douleurs deviennent telles que s’ensuit une urgence: celle d’amputer un pied. «Je l’ai pris comme un défi, j’étais prêt à prouver que l’on pouvait toujours vivre et pratiquer du sport, même sur une jambe. J’étais résolument positif», se souvient-il. L’opération a lieu le 10 décembre. «Je pensais pouvoir revenir assez rapidement», reprend-il, mais son autre jambe souffre des mêmes symptômes et l’inévitable s’impose à nouveau: le 13 mars 2023, on enlève à Paul-André Cadieux ce qui lui reste de mobilité.

«J’étais dans mon lit et je regardais ce pied que, le lendemain, je n’aurais plus. Comment allais-je me déplacer aux toilettes? Comment pourrais-je continuer mes activités? Sur une jambe, on se débrouille. Mais là, j’étais abattu, j’ai vécu des moments très compliqués.» Connu pour sa résilience et son esprit de battant, le Canadien précise: «Lutter au quotidien et gagner, oui. Je l’ai fait durant toute ma carrière. Regagner sa mobilité est un autre type de combat.» Le plus dur. «Dans réhabilitation, il y a l’idée de réapprendre. Tout! J’ai dû réapprendre à vivre.»

Si Paul-André Cadieux a accepté de partager son histoire, ce n’est pas pour «faire le plaignard», non. Il préfère s’exprimer «au nom de la cause de ceux qui, comme moi, composent avec un handicap». Ceux aux côtés de qui il exerce sa mobilité à raison de deux fois par semaine, à l’HFR de Meyrier. «Là-bas, tout le monde a le même objectif. Nous nous encourageons, c’est motivant.» Il sourit: «Les conditions y sont idéales, j’admire la communication entre les thérapeutes et le personnel soignant. Les employés sentent quand ça va moins bien, ils se soucient de nous.» Le Canadien s’astreint à des séances de fitness, de rééducation et, même, de natation. Ces dernières semaines, il a travaillé spécifiquement en vue de son déplacement de ce samedi, dans l’Emmental. «Il fallait que je m’exerce à monter et descendre des escaliers. Pour accéder à la tribune de presse de l’Ilfis, il faut monter huit marches, sans main courante. C’est typiquement le genre de souci qui n’en était pas avant et auquel je dois désormais penser.»

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