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Hockey sur glace

«Gottéron, ça ne se refuse pas»

Après 16 ans à la TV, Marc-André Berset relève deux nouveaux défis dans le club qui l’a fait aimer le hockey

Encore habité par la passion du journalisme, Marc-André Berset a longuement hésité avant de quitter la RTS pour Gottéron.

 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

13 avril 2023 à 04:01

Hockey sur glace » De Sport Dimanche au Sport Café, des studios de la Radio Télévision Suisse à l’antre des Dragons, de la cabine de commentateur des championnats du monde au bureau des officiels, de cette catégorie de curieux n’ayant pas peur de poser les questions qui fâchent à l’institution appelée à les botter habilement en touche, bref, du journalisme au monde de la communication, Marc-André Berset a fait un choix de vie plus encore qu’un choix de carrière. Un virage professionnel venu des tripes, qu’il a posées à l’antenne, dans un style reconnaissable entre mille, durant 16 ans.

D’abord à Teleclub (devenu blue Sports) puis à la RTS, dont il était la voix du hockey sur glace depuis 2012. «Je ne quitte pas le métier parce que je ne l’aimais plus, au contraire. La passion était intacte, avec des avantages (la possibilité de couvrir des grands événements) mais aussi des inconvénients (les trajets jusqu’à Genève). Si je suis parti, c’est parce qu’on m’a proposé deux défis excitants.»

Le tournant Ducarroz

Depuis le 1er avril, le Gruérien d’adoption de 39 ans a pris ses quartiers de manager de la communication et de la marque Gottéron. Un cahier des charges auquel vient s’ajouter la prestigieuse fonction de directeur de projet du site Fribourg du championnat du monde 2026. La «cerise sur le gâteau» sans laquelle il aurait tout de même signé, assure l’intéressé après une courte hésitation. «Maintenant que les deux casquettes sont liées, je n’arrive pas à m’imaginer sans l’une ou l’autre. Mais Gottéron, ça ne se refuse pas!»

Dès l’enfance, l’ambiance de Saint-Léonard, les finales perdues ainsi que les arabesques du duo Bykov/Khomutov font germer en lui la passion du Dragon. Laquelle prend de l’ampleur au fil des années… et des défaites. Avec d’autres, l’ado de Villargiroud fonde les Fribourg Boys, un groupe de fans actifs pendant les années de vaches maigres. «A cette époque, ce n’était pas vraiment tendance d’être fan de Gottéron. A part quelques coups d’éclat, l’équipe n’en menait pas large. Pas comme aujourd’hui.»

A 23 ans, hésitant entre un master en management public et le journalisme, Marc-André Berset prend son scooter et son courage à deux mains. A Philippe Ducarroz, la référence du hockey en Suisse romande à l’époque, qu’il côtoie ponctuellement dans les travées de la patinoire, il présente le numéro zéro du Dragon Voice. «Un journal gratuit qui traitait de l’actualité de Gottéron. Philippe l’a trouvé super, tout en me rendant attentif aux difficultés que représentait la création d’un nouveau contenu en presse écrite. Mais, convaincu de ma motivation, il m’a offert un poste à Teleclub, qu’il venait de lancer en Romandie.»

L’histoire est en marche. Enfin presque: «Arrivé à la maison, j’ai dit à mes parents que Philippe Ducarroz était jaloux de mon idée et qu’il cherchait à m’en dissuader pour me la piquer. Evidemment, j’avais tort et lui raison. Le lendemain, je l’ai appelé pour accepter sa proposition.»

En plus d’un 80% dans la rédaction de Volketswil (ZH), le passionné de politique et d’histoire trouve le temps et l’énergie de mener à bien son master à Berne et une carrière de footballeur amateur dans la région. La langue bien pendue et le pied qui traîne, le milieu de terrain passé par Villaz-Villarimboud, Ependes/Arconciel et Gruyère-Lac, est à l’image du journaliste: crocheur et ambitieux.

Gottéron pas épargné

Hautain pour certains, entier et sagace pour d’autres, «MAB» fait son trou, d’où il sort des sujets fouillés n’épargnant personne. Pas même son nouvel employeur. «Si je reprends toutes mes interventions dans Sport Dimanche, je pense que Gottéron est le club de hockey que j’ai le plus souvent critiqué. Rien d’étonnant à cela. De manière générale, tu es plus sévère avec ce que tu connais le mieux», souffle l’habitant de Corbières, auquel plusieurs ont fait remarquer dernièrement qu’il pourrait arrêter de faire semblant d’être neutre. «Je ne faisais pas semblant, insiste-t-il. Lorsque j’ai commenté en direct la victoire de Gottéron face à Lausanne à la 105e minute, en quart de finale des derniers play-off, à aucun moment je n’ai ressenti de la joie. J’ai fait ce métier avec objectivité, pas pour une chapelle.»

Mis naturellement en veilleuse durant près de deux décennies, son attachement pour les Dragons est toutefois appelé à resurgir. Sans drapeau, tifo ou mégaphone mais avec le même objectif: pousser le club un peu plus haut.

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