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Hockey sur glace

«Des hommes contre des enfants»

Il y avait une classe d’écart entre Gottéron et Genève, vainqueur 6-2 d’une équipe méconnaissable


 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

5 novembre 2022 à 02:01

National League » Il est le premier à être sorti d’un vestiaire longtemps fermé, le regard noir et la voix cassée. «Et pourtant, je n’ai pas dit un mot du troisième tiers», assure Christian Dubé, «extrêmement déçu» par la contre-performance de son équipe. Il y a de quoi être remonté. Devant 9009 spectateurs qui ne demandaient qu’à s’enflammer, Gottéron a pris une leçon de la part du leader. L’ampleur du score final (2-6) ne dit même pas tout de la classe d’écart entre les deux formations romandes hier soir. «C’était des hommes contre des enfants sur la glace», ironise Christian Dubé, avant de relever: «Genève a très bien joué, chapeau à lui. De notre côté, les gars ne se sont pas présentés durant 40 minutes. Je n’ai pas du tout aimé notre visage.»

Méconnaissable, à l’image de Connor Hughes, Gottéron a capitulé deux fois durant la première période (5e, 11e). Un moindre mal tant les Aigles ont volé au-dessus de la cage fribourgeoise avec une impressionnante facilité. «Nous ne nous sommes pas donné une chance de rivaliser avec cette équipe. Trop mous et pas assez volontaires, nous avons été dépassés par Genève dans tous les compartiments», résume Julien Sprunger.

Déjà 5 défaites à la maison

Emmenés par cinq étrangers dominants, un luxe que Gottéron ne connaît pas, les visiteurs ont parfaitement exploité les approximations fribourgeoises. Le choix de titulariser Jacob de la Rose, un centre robuste, plutôt que l’ailier Janne Kuokkanen, n’a pas porté ses fruits. Plus talentueux sur le papier, Genève est aussi apparu plus travailleur et plus physique.

Ni la déviation victorieuse de Sandro Schmid, ni le but de Christoph Bertschy (46e), n’ont abouti sur une vague noire et blanche. «Nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes», peste Julien Sprunger, capitaine d’un équipage qui a concédé sa cinquième défaite de l’exercice sur ses terres. C’est une de plus que sur l’ensemble de la saison passée.

La citadelle n’est plus imprenable et les fissures apparaissent aux mêmes endroits. Si Marcus Sörensen, intéressant par séquences, a créé du danger, si Sandro Schmid n’a jamais rechigné à aller jouer des coudes devant le but, si Christoph Bertschy a été fidèle à lui-même, généreux et combatif, si Andrei Bykov a le mérite d’essayer, force est de constater que Gottéron ne génère pas assez de situations dangereuses. Combien de fois Robert Mayer a-t-il pu bloquer la rondelle sans difficulté? Des problèmes d’efficacité que ne connaissent pas les hommes de Jan Cadieux. Signé Marco Maurer (lire ci-contre), le quatrième but a eu raison de Connor Hughes. Le Canado-Suisse (81% d’arrêts) est tombé de son petit nuage. Qu’il y remonte vite: ce Gottéron si peu inspiré en attaque a besoin d’un roc, sous peine de vivre d’autres déconvenues.

Une longue pause

Au moins, il y en a un qui se souviendra de ce 4 novembre 2022. Lancé dans l’arène à la mi-match, Jeffrey Meier (24 ans) a vécu son baptême du feu en National League. D’abord battu par Noah Rod en toute fin de deuxième tiers, le gardien prêté par les GCK Lions jusqu’à la fin de l’année a fait la connaissance avec le tir surpuissant de Teemu Hartikainen un peu plus tard (55e).

C’est sur le souvenir de ce goal du colosse finlandais, et plus globalement de ce rendez-vous complètement manqué, que les Dragons partiront en congé. Une pause internationale qui tombe au mauvais moment. «J’aurais préféré enchaîner pour pouvoir rebondir, mais le calendrier est tel qu’il est», relativise Christian Dubé. Les Fribourgeois ne renoueront avec la compétition que le 18 novembre, à domicile face à Davos. Du temps pour réfléchir et rebondir.

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