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Dossier spécial Qatar

Un condensé de tous les maux

La polémique, en sport, n’est pas l’apanage du seul Qatar. D’autres compétitions sont pointées du doigt


 Christophe Spahr

Christophe Spahr

19 novembre 2022 à 02:01

Mondial » La Coupe du monde de football au Qatar, qui débutera dimanche, illustre les dérives que connaît le sport, les grandes compétitions en particulier, depuis plusieurs années. Entre soupçons de corruption, coûts records (220 milliards de dollars), droits humains bafoués, hécatombe de morts sur les chantiers, travailleurs exploités et logés dans des conditions indignes ou hérésie énergétique et sportive, cette édition cristallise tous les maux (voir le numéro spécial de La Liberté du 12 novembre dernier).

«Par rapport aux droits humains, il ne faut pas se faire trop d’illusions», regrette Grégory Quin. «Dès le 19 décembre, lorsque les regards se détourneront du Qatar, les vœux pieux des nations occidentales risquent de ne pas se concrétiser. Les événements sportifs ne contribuent généralement pas à des changements majeurs même si l’idée de création d’une agence mondiale «anticorruption» spécifique au sport a été évoquée. La corruption ne date pas d’hier. C’est juste le montant du chèque qui a probablement évolué», précise l’historien du sport et maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne.

A Paris également

Que pense le chercheur des nombreux morts recensés sur les chantiers? «Il y en a également lors des travaux de Paris 2024, répond-il. De même, dans des projets plus proches de chez nous, même en Suisse, il peut y avoir des décès. Sans relativiser, aux m³ de béton coulés pour construire le Qatar depuis dix ans, je ne suis pas sûr que le pourcentage de morts soit plus élevé qu’en Europe et ailleurs.»

L’attribution à la Russie de l’édition 2018 avait aussi été entourée de soupçons de corruption. Le pays n’était déjà pas un exemple en termes de droits humains et des libertés. «A la fin, tout ce qui est reproché au Qatar, aujourd’hui, ne remettra pas en question le business model du football. On s’est beaucoup agité mais la majorité des gens, dimanche, sera devant son écran», estime Grégory Quin.

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