FC Fribourg. la crise se répète, en pire

Football » Le FC Fribourg a touché le fond. Pire, il continue de creuser sa tombe et sa dette, qui s’élève aujourd’hui à 325 000 francs. Ce sont ces chiffres rouge vif que Magdalena Lauper, la présidente en place depuis octobre 2019, a présentés hier soir lors d’une assemblée extraordinaire qui a tourné au sketch. Durant plus d’une heure, et avant même de présenter les comptes de la saison écoulée, la Fribourgeoise de 38 ans a expliqué, telle une accusée devant un tribunal, pourquoi et comment l’ancien club phare du canton était tombé si bas. «Je suis arrivée naïvement à ce poste, sans vraiment contrôler les comptes, et je me suis retrouvée toute seule. Mes copines et ma sœur m’ont donné un coup de main, il y avait toute cette médiatisation autour de ce comité 100% féminin, mais ce n’était pas vraiment un comité», s’est-elle justifiée.

Exténuée par un climat devenu délétère dans le vestiaire, sans parler des graves problèmes de gestion, Magdalena Lauper dit avoir vécu un cauchemar. «A la fin, les joueurs me parlaient très mal», s’est plainte celle qui a songé à donner sa démission à plusieurs reprises durant son mandat. La dernière fois au début du moins de juin, à la suite d’une altercation – qu’elle a détaillée – avec l’attaquant Elie Dindamba. C’est alors que Paulo de Freitas est entré en jeu. Lassé d’injecter de l’argent de sa poche à distance, l’ancien défenseur du FC Fribourg a annoncé se retirer de la présidence du Team AFF dans le but de remettre les Pingouins sur pied. Hier, en pleine assemblée, il a retiré sa candidature avant de quitter la buvette du stade Saint-Léonard. Ambiance.

«Je retire ma candidature»

La veille pourtant, Paulo de Freitas, qui œuvrait depuis un mois à 100% dans la restructuration et l’assainissement du club, disait toujours vouloir se porter candidat à la présidence, sous certaines conditions «non négociables». La plus importante? Que toutes les personnes ayant prêté de l’argent au FC Fribourg cette saison – dont lui –, pour un total de 158 000 francs, renoncent à être remboursées. Un geste généreux, il faut le dire, qui aurait permis de réduire la dette de moitié. L’un des quatre créanciers refusant d’offrir la totalité de son prêt de 60 000 francs environ, Paulo de Freitas a rendu son tablier pas encore inauguré. «Après avoir constaté le manque de transparence lié à l’aspect financier et à la gestion du club, je vous informe que je retire ma candidature.» Comme un air de déjà-vu…