Logo

Cyclisme

Après le trauma Mäder, le peloton lève le pied


30 juin 2023 à 04:01

Tour de Suisse » La mort du coureur helvétique il y a deux semaines hante bien sûr encore les autres compétiteurs.

Comment faire comme avant? La mort de Gino Mäder, tombé dans la descente du col de l’Albula dans le Tour de Suisse il y a deux semaines, hante le peloton, moins prompt à prendre des risques, jugent plusieurs coureurs prenant le départ du Tour de France demain à Bilbao. Des leviers de freins plus sollicités, des trajectoires moins tendues… le souvenir du grimpeur suisse qui s’est éteint à 26 ans trotte dans la tête des cyclistes de la Grande Boucle, a reconnu le Britannique Tom Pidcock. «Cela été dur à encaisser pour tout le monde, je n’ai pas vu un seul coureur prendre des risques dans une descente depuis», décrit celui qui s’était livré à un numéro d’équilibriste dans la descente du Galibier pour s’imposer au sommet de l’Alpe d’Huez l’an passé.

«Depuis l’accident, j’y pense presque à chaque descente à l’entraînement, livrait lui-même Thibaut Pinot la semaine passée. Pourtant je n’étais même pas sur le Tour de Suisse. Pour ceux qui y étaient, ça doit être encore plus difficile.» C’est le cas du champion des Etats-Unis Quinn Simmons: «On connaît tous les risques de ce sport, mais quand on les voit d’aussi près, on se met à se demander un peu ce qu’on fait de notre vie», a lâché le jeune baroudeur (22 ans) de Lidl-Trek. «Je mentirais si je disais que je n’avais pas un peu peur de retourner en montagne.»

Le drame Mäder est venu rappeler le danger d’un sport où seul un voile de tissu couvre la chair des coureurs, où les casques doivent protéger mais aussi ventiler, tout en restant légers – il faut bien pouvoir se hisser avec au sommet des cols. «On descend les montagnes à 100 km/h, habillés en Lycra, et on n’est pas entouré par de la mousse, souligne Tom Pidcock. Je ne prends jamais de risques inconsidérés.»

Toute cette fragilité s’est durement imposée aux coureurs «conscients de l’inconscient seulement lorsque la brutalité (les) rattrape et (les) ruine à jamais», pour reprendre les mots justes de Romain Bardet sur les réseaux sociaux. «Tout le monde a progressé, les vélos vont plus vite et les freins sont plus efficaces, je trouve qu’il est plus difficile de faire des écarts dans une descente qu’il y a six ou sept ans», juge le leader de DSM, qui avait écrit une grande page de sa carrière dans la descente sous la pluie de Domancy en 2016 – victoire d’étape et deuxième place du classement général du Tour.

Il y a bien eu le triomphe l’an passé dans Milan-Sanremo du Slovène Matej Mohoric, membre de l’équipe Bahreïn – celle de Gino Mäder. Il avait d’ailleurs manqué pour une poignée de centimètres de heurter un muret avec son pédalier dans une courbe. ats

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus