Ascension d'Yverdon-Sport, descente aux enfers du FC Fribourg. il y a dix ans il avait tout prédit

Il était une fois » Accoudé à la barrière du stade Saint-Léonard pas encore rénové en ce samedi de septembre 2013, un supporter de longue date des Pingouins est interpellé par un oracle. De sa grosse voix rocailleuse, le vieil homme lui susurre: «Dans 10 ans jour pour jour, le FC Yverdon-Sport que vous avez sous les yeux se paiera sans problème le FC Bâle. Pas en Coupe de Suisse, non. En Super League. Et devinez quoi: la logique du classement sera respectée.» Sourire moqueur et étonnement total de son interlocuteur, qui jette un regard à ce modeste Yverdon-Sport fraîchement relégué en 1^re ligue, renouvelé à hauteur de 22 joueurs et déjà sous la menace de la zone rouge. Ce club aux abois, qui a vu son entraîneur le quitter à 10 jours de la reprise et dont le FC Fribourg ne fera qu’une bouchée grâce à des buts de Mason, Nsingi et Deschenaux cet après-midi, en passe de devenir plus fort que l’imbattable FCB de l’incroyable Mohamed Salah, jeune dribbleur intrépide qui vient de mener les Rhénans aux portes de la finale de l’Europa League? Il n’y croit pas.

Faut pas pousser. Et pis quoi encore? Stade-Lausanne Ouchy, lanterne rouge de 2^e ligue vaudoise, dans l’élite du football suisse? Leicester champion d’Angleterre? Stan Wawrinka vainqueur de grands chelems? Novak Djokovic et ses six pauvres tournois majeurs plus titré que Roger Federer et toujours numéro un en 2023? Pendant qu’on y est, pourquoi pas imaginer Fribourg Olympic, endetté à hauteur de 350'000 francs et privé du titre suprême depuis 2008, régner sans partage sur le basket helvétique avec ce Petar Aleksic tout fraîchement engagé. Ou encore: Genève-Servette sacré avant le vice-champion en titre Gottéron, tiens. La bonne blague.