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Basketball

Sur le terrain et dans les coulisses

Les joueurs du Team Fribourg sont très impliqués dans l’organisation de leur tournoi. A chacun son dicastère

Arnaud Cotture monte au contre: le Team Fribourg a réussi son pari, le public a été au rendez-vous.

 Pierre Salinas

Pierre Salinas

8 juillet 2023 à 04:01

Basketball 3x3 » Le 3x3 se joue à quatre – oui, c’est bizarre, mais il faut savoir qu’un tournus est essentiel, ne serait-ce que pour reprendre son souffle avant de retourner au combat. Pour le Team Fribourg, équipe à la base même du tournoi Challenger et Women’s series de Fribourg qui prendra fin ce soir, le basketball est un sport qui se décline par six, sur le terrain comme dans les coulisses. Surtout dans les coulisses.

Depuis le début de la semaine, Natan Jurkovitz, Thomas Jurkovitz, Jonathan Dubas, Arnaud Cotture, Jonathan Kazadi et Paul Gravet vont et viennent sur l’esplanade de Saint-Léonard, soucieux du moindre détail. Ils ont vu la structure se construire, avant de se féliciter de l’enveloppe finale: c’est vrai qu’elle en jette, le soir plus que la journée. Collé à l’oreille, un indispensable smartphone qui ne cesse de sonner, encore et encore. Et si, hier, les quatre premiers nommés ont pu se concentrer sur le jeu et rien que sur le jeu, pour un résultat riche en promesses (lire ci-après), Gravet et le convalescent Kazadi, pas convoqués pour la compétition mais omniprésents sur la place des fêtes, se sont dédoublés pour boucher les trous et régler les imprévus.

Catering et accueil

Mardi déjà, Gravet avait été aperçu à l’arrêt de bus en face de la gare, auprès de la délégation chinoise qu’il a guidée jusqu’à l’hôtel. A chacun son dicastère. Celui de l’ancien joueur d’Olympic, de retour chez les Lions de Genève avec lesquels il évoluera la saison prochaine, n’est pas l’accueil des différentes équipes. «Normalement pas, non. Je suis plutôt le responsable du catering, explique le Franco-Suisse. C’est moi qui ai pris contact avec les food trucks, qui leur ai envoyé les contrats et qui les ai placés. Mais il y a tellement de petites choses à faire que chacun doit donner un coup de main un peu partout.»

Mercredi par exemple, Thomas Jurkovitz, le préposé aux maillots qu’il était allé chercher la veille au bout du lac, s’est mué en technicien de fortune. En charge de l’animation et du calendrier de la compétition, le très méticuleux Kazadi parle d’un joyeux «bordel.» «Mais d’un bordel organisé», s’empresse d’ajouter Cotture, roi du alley oop et comptable du groupe. Quant à Jonathan Dubas, on l’a vu encourager et coacher le Team Fribourg féminin, dont il a débriefé les matches.

Et Natan Jurkovitz? Quel est le rôle du «Swiss Kahlifa» (son nom d’artiste) qui occupe le cœur de l’affiche de la manifestation? «Nous sommes très bien entourés et sans ces gens qui nous aident, ce rêve, car c’en est un, n’aurait pas pu se réaliser. Mais quand quelqu’un fait quelque chose ou décide de quelque chose, il demande toujours mon accord. C’est aussi vers moi que l’on vient quand il y a un problème. Avec Jonathan Dubas, on fait le gros du gros, en quelque sorte», lâche celui qui est le président joueur d’une association qu’il a fondée il y a deux ans. Et qui fait de lui un homme épanoui.

«Au début de ma carrière, je finissais mes études. Mais après, je n’ai fait que ça: jouer, poursuit Natan Jurkovitz. Mes journées se résumaient à être chez moi, à attendre l’entraînement et à aller à l’entraînement. Depuis que nous avons ce projet, je peux dire qu’il nourrit ma vie. C’est beaucoup de stress, mais le fait que je prenne du plaisir dans cette adversité, ça, j’avoue que ça m’étonne un peu. Au regard de mon passé d’écolier peu assidu notamment.» «Jurko» esquisse un sourire. L’ailier polyvalent qu’il est a ajouté une corde à son arc: le voici en businessman accompli.

L’envers du décor

Voir l’envers du décor: une expérience nécessaire selon Gravet, reconnaissant lui aussi. «Depuis que nous sommes jeunes, rappelle-t-il, tout est mis en place pour que nous soyons dans les meilleures conditions. Là, c’est nous qui devons accomplir le sale boulot, comme on dit. A l’avenir, peut-être que nous ne critiquerons plus ce qui se fait ailleurs, parce que nous savons tout le travail qu’il y a derrière.»

Hier après-midi encore, alors qu’il devait fouler le demi-terrain quelques heures plus tard, Thomas Jurkovitz n’a pu s’empêcher de porter des cartons et de s’inquiéter du matériel. Impliqué un jour, impliqué toujours.

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