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Basketball

Steinmann, ressourcé et revanchard

Après une saison blanche, le Genevois a retrouvé de l’embauche à Boncourt, qu’Olympic accueille ce soir

Depuis le début de la saison, Florian Steinmann porte haut les couleurs du BC Boncourt.

 Pierre Salinas

Pierre Salinas

5 novembre 2022 à 02:01

SB League » C’est un homme animé d’une colère froide qui brûlera ce soir le parquet de la salle Saint-Léonard, et Olympic serait bien inspiré de s’en méfier. Il le fera sans doute, tant Florian Steinmann (31 ans), auteur de 25 points mercredi lors de la victoire 93-70 de Boncourt face à Monthey, empile les performances de choix depuis le début du championnat de SB League. Jusqu’à piquer la curiosité du sélectionneur national, le Grec Ilias Papatheodorou, qui l’a retenu pour les deux prochains matches de l’équipe de Suisse: en Pologne le 10 novembre, en Autriche trois jours plus tard. «Une première depuis cinq ans», précise-t-il fièrement.

2022/2023: la saison du renouveau, de la revanche aussi, pour l’ailier genevois, après une année blanche qui lui a permis de «faire le point sur sa vie», certes, mais qui lui laisse, aujourd’hui encore, une pointe d’amertume dans la voix.

L’histoire de Florian Steinmann, c’est celle d’un basketteur professionnel à qui rien n’a jamais été donné, il le dit lui-même, mais qui a toujours su rebondir. N’a-t-il pas participé à cinq finales de Coupe de Suisse avec autant de clubs différents? L’ailier formé à Bernex était de l’aventure fribourgeoise en Ligue des champions, version automne/hiver 2018/2019, avant de se blesser au pied durant les play-off et, déjà, de devoir observer une pause forcée dans sa carrière. Privé d’exercice 2019/2020 pour des raisons médicales, Florian Steinmann prend son mal en patience et trouve l’été suivant refuge à Lugano, qui le nomme capitaine et qu’il hisse à la sixième place du classement. La suite est moins réjouissante.

«Alors que j’attendais un contrat, Lugano m’a dit qu’il n’avait pas suffisamment d’argent pour me garder, ce qui, au moins, avait le mérite de l’honnêteté», explique celui qui, mis devant le fait accompli, n’a trouvé nulle part où se retourner, cette fois-ci. «J’ai eu des contacts avec certains dirigeants, mon agent aussi, mais… comment dire… je ne fais pas du bénévolat! Le basket, c’est une passion, oui, mais aussi mon métier.»

Chauffeur-livreur

De retour dans la maison de ses parents, «Flo» Steinmann se résout à trouver un «petit boulot.» «J’ai travaillé pendant six mois en tant que chauffeur-livreur-monteur pour un magasin de mobilier. Monter et transporter des bureaux de 6 h à 18 h, ça te fait les bras! C’était une période d’autant plus fatigante que le soir, je continuais à m’entraîner avec des clubs genevois de ligue B, 1re et 2e ligues.»

Entre deux tours de vis, le joueur en «stand by» n’a jamais perdu l’espoir d’entendre son téléphone sonner. «Un faux espoir», soupire-t-il au bout du fil. «J’ai compris que le basket était un business et que, dans le milieu, tu étais vite oublié. Mais j’ai continué à bosser ma condition physique dans le but de revenir plus fort.» Entre deux tours de vis encore, Florian Steinmann renoue avec un plaisir simple mais qui le nourrit depuis toujours: la randonnée. Zermatt, Grindelwald, autant de régions qu’il a découvertes à la seule force des mollets. «J’ai dû faire une bonne cinquantaine de balades. Je marchais longtemps, seul ou avec des amis, même si j’en ai peu. C’était une manière de me ressourcer et de me changer les idées», apprécie-t-il.

Mentalité de «warrior»

Voici Florian Steinmann de retour aux affaires, plus motivé que jamais. Dans le Chaudron jurassien, auquel il souhaite redonner sa ferveur d’antan, le Genevois pense avoir trouvé l’environnement idéal pour assouvir sa soif non pas de vengeance, ou un peu seulement, mais de ballon, plus simplement. «Boncourt est le premier club à m’avoir refait confiance, en me mettant au cœur de son projet. J’ai senti beaucoup de sincérité dans sa démarche, et quand on est sincère avec moi, je fonce!» lance-t-il. La confiance est mutuelle. Elle permet à Florian Steinmann d’apporter son leadership et «cette mentalité de warrior» qu’un an de chômage technique n’a fait qu’exacerber.

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