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Basketball

Matt Milon est prêt à faire mouche

Arrivé la semaine dernière, l’arrière américain fera ses débuts avec Olympic ce soir en Coupe d’Europe


 Patrick Biolley

Patrick Biolley

18 octobre 2022 à 04:01

Basketball » Les couloirs de Saint-Léonard, Matthew Milon les avait arpentés la tête basse lors de son dernier passage en Suisse. Alors joueur des Starwings, l’arrière-shooteur avait été partie prenante de la grande surprise de la saison 2020-2021, emmenant le club bâlois jusqu’en finale des play-off. Il n’avait été battu que par Fribourg Olympic. Cette fois, celui qui tournait quasiment à 50% de réussite à 3 points lors de ces séries finales n’arrive pas dans la peau de l’outsider, mais bien dans celle du sauveur.

Dans une équipe fribourgeoise décimée par les blessures, l’Américain de 26 ans doit amener une qualité que l’on n’a pas vue à Olympic depuis le départ de Dusan Mladjan en 2018: un tir dévastateur. Pourquoi pas déjà ce soir (21 h), à Porto, lors de la deuxième journée de Coupe d’Europe FIBA (lire ci-dessous)? «Il y a beaucoup de talent à Fribourg, sûrement les meilleurs joueurs suisses d’ailleurs, lâche Matt Milon. Si je suis là, c’est pour faire ma part du travail, donc marquer mes tirs.» Ne lui parlez pas de pression quant à son poste et surtout des attentes qu’a le public de retrouver un véritable shooteur. «Si je marque, c’est tout bénéfice pour l’équipe et si j’attire l’attention défensive adverse alors d’autres joueurs mettront des points sans que je ressente le stress d’inscrire les miens, résume le Floridien. Je veux aider l’équipe et, ici, cela signifie gagner des titres.»

Aux portes de la guerre

Ce qui serait une première pour Matt Milon, arrivé à Fribourg juste trop tard pour brandir la Supercoupe. Il avait vécu sa première saison professionnelle à Bâle et n’avait rien gagné en Roumanie, lors du dernier exercice. De son passage à Galati, justement, à la frontière avec la Moldavie, il garde le souvenir d’un club bien organisé mais des voyages très longs. «Parfois plus de 13 h de car, vu qu’il n’y a que deux aéroports dans le pays, souffle-t-il. Quand j’ai dit à ma copine que pour aller à Porto nous prenions le train devant la salle et l’avion de Genève, elle a rigolé en se souvenant de mes trajets la saison dernière.»

Mais en Roumanie, il a aussi vécu les débuts de la guerre entre la Russie et l’Ukraine de près, puisque Galati n’est qu’à deux heures d’Odessa. «Je suis revenu de la pause internationale de février et le lendemain cela commençait. Un jour plus tôt et je serais resté aux Etats-Unis, se souvient Matt Milon. Même si le club nous a bien encadrés et rassurés, cela restait effrayant. Pour notre génération d’Occidentaux, la guerre est toujours quelque chose de très lointain. Là, c’était à côté.»

Frustration à Neuchâtel

Après son expérience roumaine, l’appel du championnat de Suisse ne l’a pas fait hésiter longtemps. «Quand j’ai entendu durant l’été que Fribourg était intéressé, j’ai rejeté des offres d’endroits qui ne me tentaient pas, explique Matt Milon. La demande est arrivée plus tard que prévu, mais je n’ai pas hésité. La Suisse je connais. C’est un pays agréable avec un standard de vie élevé. J’ai pris ma décision en me basant uniquement sur le basket sans avoir à réfléchir aux à-côtés.» Et c’est comme s’il faisait déjà partie de l’équipe de Petar Aleksic avant même de l’intégrer. Durant la présaison, il regardait déjà les matches amicaux de ses futurs coéquipiers. «Parce que je suis fan de basket d’abord, sourit-il. Mais oui, dans un certain sens je m’imaginais déjà dans l’équipe.»

Chose qui est devenue réalité en début de semaine dernière. Pour l’instant, il a dû se contenter d’entraînements, vu qu’un quiproquo administratif lui a coûté son premier match. «Samedi, à Neuchâtel, c’était très dur mentalement d’apprendre cinq minutes avant le début de la rencontre que je ne pourrais pas jouer, admet-il. Nous avions prévu beaucoup de schémas pour moi. Quand je les voyais mis en place, j’étais frustré de ne pas être sur le terrain. J’aurais aimé aider les gars, surtout quand on connaît la situation de l’équipe. En plus, j’aurais préféré avoir un match dans les jambes, un peu de rythme, avant de jouer l’Europe.»

Dans le bain européen

Et pourtant, c’est ainsi qu’il fera ses grands débuts avec Fribourg Olympic. «En venant ici, on sait que l’on doit exceller en championnat, mais aussi sur la scène européenne. Je trouve cela excitant», s’exclame Matt Milon qui pourra prouver dès ce soir à Porto qu’il n’a rien perdu de son tir longue distance dévastateur.

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