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Basketball

Fin de match fatale pour Olympic

Les Fribourgeois s’inclinent à Massagno au terme d’un acte II fou mais qu’ils avaient en main (77-76)


 Pierre Salinas, Massagno

Pierre Salinas, Massagno

7 juin 2023 à 04:01

Basketball » «On a été immonde… On n’a pas été bon en attaque et on n’a pas fait les défenses qu’on avait prévues, ils ont des tirs faciles, trop de tirs faciles… Bref, on n’a pas joué notre basket. Mais malgré cela, face à la meilleure équipe de la saison régulière, on a le match en main. Aujourd’hui, c’est 1-1 dans la série mais, franchement, on devrait mener 2-0.»

Déception, frustration, regrets. Trois jours après avoir déclassé Massagno à Massagno lors de l’acte I de la finale des play-off de SB League, Natan Jurkovitz et ses coéquipiers n’ont pas su rééditer la même performance, eux qui sont revenus du Tessin, tard dans la nuit, avec une défaite 77-76 dans la soute à bagages d’un car qu’ils n’espéraient plus reprendre cette saison. Pour ce faire, et pour fêter un cinquième titre de champion de Suisse consécutif par la même occasion, excusez du peu, pas le choix: Fribourg Olympic devra s’imposer samedi devant son public, puis mardi à Saint-Léonard encore, sous peine d’à nouveau franchir le tunnel du Gothard, celui-là même qui s’est refusé à lui, hier. Fermé. Problème technique.

«Fermé», un qualificatif qui ne vaut pas pour le match No 2, lequel est au contraire parti dans tous les sens, les visiteurs, comme ballonnés par les lacets d’un col qu’ils ont été contraints d’emprunter quelques heures plus tôt, se retrouvant menés 15-9 après 6’30. Réaction il y a eu. Sous l’impulsion de Jurkovitz et d’Antonio Ballard notamment, les Fribourgeois viraient en tête après le premier quart (15-20), puis en début de seconde mi-temps, après que «Jurko», encore lui, puis Roberto Kovac ne trouvent la mire à longue distance (24e 42-49).

Le coude est sorti

Déjà, et pour être honnête, cette rencontre sous haute tension, mais plus pour Massagno que pour Fribourg Olympic, n’avait ni queue ni tête. Elle prendra une tournure dramatique, c’est le mot, à la 39e minute, lorsqu’Arnaud Cotture perdait le ballon au milieu du parquet. Contre-attaque. Voyant Isaiah Williams monter au dunk et voulant rattraper sa bourde, l’intérieur valaisan s’élevait à son tour mais retombait involontairement sur l’ailier «masqué» de la SAM, qui se tenait aussitôt le bras. Williams ne disputera pas le «money time». Pas plus que Cotture, qui fondra en larmes avant de regagner le banc, duquel il verra ses coéquipiers, toujours en tête après qu’Alexander Martino eut manqué son lancer franc de réparation (72-73), vendanger mille et une occasions de conclure. On exagère à peine.

Heureux de l’aubaine, Massagno reprenait les devants grâce à son meneur Shannon Bogues à 7 secondes du coup de sirène final (75-73). La partie aurait pu être pliée si, en allant au panier, ce même Bogues ne s’était pas rendu coupable d’une faute sur Ballard. Arrive le deuxième point culminant de cette folle soirée. Après avoir réussi son premier lancer, le jeune marié se loupait sur le deuxième mais prenait son propre rebond et marquait ce qui aurait dû être le panier de la délivrance (75-76). C’était compter sans Bogues, toujours lui, qui, alors que le tableau affichait 1,2 seconde à jouer, prenait la défense fribourgeoise de vitesse et mettait tout le monde d’accord, l’essai de Roberto Kovac, pris sur l’ultime buzzer, rebondissant sur l’anneau sans aucune chance de retour.

Si seul le basket est capable d’imaginer un scénario aussi poignant, Fribourg Olympic aurait dû enfoncer le clou plus tôt. «On nous siffle 4-5 «marcher» en peu de temps. Ce sont des erreurs stupides, liées au stress, à l’émotion. Est-ce qu’ils auraient été sifflés à un autre moment? Là-dessus, on ne peut rien dire. Mais cette fin de match nous coûte cher», peste Natan Jurkovitz, couché devant les vestiaires de la salle de Nosedo à faire des étirements. Et d’ajouter: «Il faudra gagner chez nous. Car si on doit revenir ici pour un match 5, ça va être difficile…» Déjà, le Villarois prépare la prochaine bataille, samedi sur les bords de la Sarine. Isaiah Williams y participera-t-il? «Je ne vois pas comment, soupire Robbi Gubitosa, l’entraîneur tessinois. Son coude est sorti. Nous l’avons remis tout de suite en place, mais je ne pense pas que l’on puisse guérir aussi vite.»

Massagno a perdu l’un de ses leaders mais a gagné le droit d’y croire. Son objectif? Obliger Fribourg Olympic à franchir une troisième et dernière fois le Gothard.

Coup par coup

Coup de projo

Parce qu’il avait un examen important tôt ce matin, Yuri Solca n’a pas fait le déplacement de Massagno, hier. Pas plus que Nikola Aleksic et Aloïs Leyrolles, retenus eux aussi pour des raisons scolaires, confirme Ivica Radosavljevic, le bras droit de Petar Aleksic. Trois absences, c’est en tout cas une de trop. Faute de joueurs suffisants à inscrire sur la feuille de match (10), Olympic a demandé à Rodin Sangwa de faire le nombre, alors même que l’Académicien souffre d’un arrachement osseux et qu’il n’est pas encore apte au jeu. C’est aussi cela, le basket suisse…

Coup d’œil

Les hockeyeurs parlent d’embellishment, les basketteurs de flopping. Hier, Roberto Kovac, au duel avec Dusan Mladjan, a écopé d’une faute technique pour avoir exagéré un contact. Le Tessinois a la réputation d’en faire parfois trop. D’un coup de sifflet sans concession, Markos Michaelides n’a pas manqué de le rappeler à l’ordre.

Coup de poker

«En l’absence de Yuri (Solca), nous ne pouvions pas prendre le risque de partir avec un seul meneur. C’est un choix du coach et je le comprends, même si c’est difficile à vivre.» A nouveau surnuméraire, Matt Milon faisait contre mauvaise fortune bon cœur, hier peu avant le début de l’acte II. L’Américain était d’autant plus déçu que ses parents sont actuellement en visite en Suisse. «Ils sont là, mais ils repartent demain (aujourd’hui). Leur séjour a été court et je ne les ai pas beaucoup vus, parce que les journées sont chargées et qu’ils séjournent à Zurich.» Zurich? Pourquoi si loin? «Parce que ma sœur, qui a fait le voyage aussi, est enceinte de sept mois et qu’ils préféraient être près de l’aéroport, au cas où.» CQFD. PS

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