Du changement dans la continuité

Basketball » Du changement dans la continuité. Elfic Fribourg a dévoilé hier l’effectif qui sera appelé à s’extraire de la phase de groupes de l’Eurocoupe FIBA 2023/24 et défendre les trois trophées nationaux, quatre avec la Supercoupe, conquis la saison passée. A sa tête, le même entraîneur: Romain Gaspoz, qui a rempilé pour trois ans. Si le club fribourgeois de SB League doit se passer de Nancy Fora, dont le présent s’inscrit désormais en France, et de Marielle Giroud, qui souhaite se concentrer sur sa rééducation avant de décider quant à la suite à donner à sa carrière, il a choisi d’assurer ses arrières en entourant ses jeunes joueuses suisses, dont deux nouvelles, de quatre et non plus trois étrangères.

1 Une nouvelle dynamique

Il ne le cache pas: Romain Gaspoz a eu des discussions avec Monthey, qui cherchait et cherche encore un remplaçant à Patrick Pembele. «Il y a eu passablement d’échanges avec le président et le directeur sportif, c’est vrai. Monthey a un joli projet sportif, mais celui d’Elfic aussi est très intéressant», justifie le coach valaisan, qui a décidé de rempiler pour trois ans. Il sera secondé par Nicolas Pérot, en charge de l’équipe de ligue B, et de Thibault Allemann, responsable des U16. Comme avant. Romain Gaspoz le dit aussi: le départ de Nancy Fora et l’absence de Marielle Giroud changent la donne. «La dynamique est nouvelle par défaut, mais elle ne doit pas nous faire perdre en ambition», exhorte celui qui n’aura plus Courtney Range, Gabby Nikitinaite ni Juliunn Redmond sous ses ordres, mais quatre nouvelles étrangères. Quatre et non plus trois: Elfic aurait-il pris la même décision si Marielle Giroud n’avait pas été sur le flanc? «Je ne sais pas, mais c’est une question à laquelle nous n’avons de toute façon pas eu à répondre», rétorque-t-il.

A noter que Courtney Range, invitée au camp des Las Vegas Aces, n’a pas trouvé grâce aux yeux du champion WNBA en titre. L’Américaine sait déjà où elle va rebondir puisqu’elle a signé dans le club grec du Panathinaikos.

2 Jayla Everett, ce «coup de chance»

Abigail Fogg (29 ans, 196 cm) est de retour à Elfic, où elle avait évolué entre février 2021 et mai 2022. La Canadienne fera la paire dans la raquette avec Miriam Uro-Nilie (28 ans, 188 cm), qui connaît elle aussi le championnat de Suisse. Alors à Nyon, l’Ukrainienne n’avait-elle pas poussé les elfes au match 5 de la finale des play-off 2022? Et Fogg et Uro-Nilie portaient le maillot du club belge de Castors Braine la saison passée. Avec Marjorie Carpréaux, 36 ans en septembre prochain, les pensionnaires de Saint-Léonard ont jeté leur dévolu sur une meneuse qui apportera «son expérience et sa niaque», précise un communiqué diffusé hier. Ces deux dernières années, la Belge de 165 cm défendait les couleurs de Namur, que les Fribourgeoises ont affronté l’automne passé en Coupe d’Europe.

«Carpréaux est une vraie poste 1, qui est dans le jeu de passes d’abord. Elle va donner de l’espace à Jayla Everett qui, elle, est plus une scoreuse», souligne Romain Gaspoz en qualifiant sa «rookie» américaine de 23 ans de «coup de chance». «Everett avait signé un précontrat avec la franchise WNBA de Connecticut, de laquelle elle a été évincée quasiment la dernière. C’est un immense talent, capable de jouer 1, 2, 3 ou 4. Si je parle de coup de chance, c’est pour nous, et non pas pour elle, évidemment», reprend-il.

Précisons que parmi les quatre renforts étrangers, seule Fogg possède un contrat valable jusqu’à la fin de la prochaine saison, celui des trois autres s’arrêtant au terme de la campagne européenne. Précisons encore qu’en SB League féminine, trois étrangères et non pas quatre peuvent être inscrites sur la feuille de match. Elfic devra donc faire des choix.

3 Deux Suissesses prometteuses

Césaria Ambrosio, Eléa Jacquot, Naomi Takyi, Flora Stoianov, Mahé Losey et Justine Sollberger sont toujours là. La frange «made in Switzerland» d’Elfic va recevoir le concours de deux jeunes joueuses qui évoluaient hors des frontières helvétiques la saison passée: Ainhoa Holzer (20 ans, 173 cm) et Viktoria Ranisavljevic (17 ans, 170 cm). La première avait vu sa progression stoppée net par une grave blessure contractée il y a un peu plus d’un an. Partie étudier à l’Université de Purdue, où elle n’a pas joué, l’ancienne arrière de Troistorrents espère se relancer dans un club qui doit lui permettre d’assouvir son rêve: devenir professionnelle. Viktoria Ranisavljevic aussi a l’avenir devant elle. Formée à Massagno, Cassarate et Riva, elle sort de deux saisons riches en promesses avec Pegli, en 3e division italienne.