Série d'été. Quand l’escalade arrive en ville

Série d’été (épisode 4) » A un an des Jeux olympiques de Paris, La Liberté vous présente ces nouveaux sports et leurs adeptes qui intègrent les JO et cassent les codes traditionnels.

«Grimper, c’est naturel! S’il y a une pierre au milieu d’un champ, tous les enfants vont essayer de l’escalader.» L’image sort de la bouche de Daniel Marbacher. Le secrétaire général du Club alpin suisse (CAS) l’utilise pour expliquer le succès phénoménal que connaît la discipline dans notre pays. «Son développement est incroyable. Il faut dire que l’escalade peut se pratiquer à tout âge. Avec les murs de grimpe dans les villes, les gens n’ont plus besoin de se déplacer jusqu’à la montagne. La pratique est plus sécurisée qu’en extérieur. Cela rassure les pratiquants et leurs parents», énumère le dirigeant.

Urs Stöcker, chef du domaine sports de compétition, ressent aussi cet engouement. «Il y a 5 à 10 salles de grimpe qui ouvrent chaque année en Suisse et les anciennes battent des records de fréquentation», se réjouit-il.
Longtemps focalisé sur les montagnes, le Club alpin suisse doit faire face à un nouveau défi avec l’arrivée en ville de cette escalade qui plaît tant. «On essaie de suivre le mouvement. Grâce à notre label olympique, nous recevons davantage de soutien de Swiss Olympic, mais il nous faudrait plus de ressources pour développer nos projets. Depuis le Covid, on constate qu’il est dur de dénicher des sponsors», remarque Urs Stöcker. Malgré les difficultés, le CAS va de l’avant. Dès 2025, le centre national pourra ainsi bénéficier d’un complexe sportif flambant neuf à Bienne.

Une folle ascension

Avec les championnats du monde qui se déroulent en ce moment à Berne (lire aussi ci-dessous) et les Jeux olympiques à Paris l’été prochain, la folle ascension de l’escalade va se poursuivre. «Ces mondiaux à domicile nous offrent de la visibilité dans les médias où l’on va parler d’escalade. Ils offrent aussi l’occasion aux gens de découvrir ce sport spectaculaire», s’enthousiasme Daniel Marbacher, qui, après avoir amené la cérémonie d’ouverture des mondiaux sur la Place fédérale mardi, va assister aux nombreuses épreuves agendées jusqu’au 12 août dans la Postfinance Arena.

La salle, pas la montagne

Ce qui se passe au niveau suisse se ressent aussi à l’échelle planétaire. L’entrée de l’escalade dans le programme olympique n’y est pas étrangère. «L’impact est énorme pour la discipline. Il y a plus de grimpeurs, plus de nations, plus de partenaires. Le niveau a explosé», résume le secrétaire général. «Tous les pays ont investi dans l’escalade. La concurrence a augmenté», constate aussi Urs Stöcker. «Longtemps, nous étions parmi les meilleurs, maintenant il y a beaucoup de nations qui nous ont devancés», ajoute Daniel Marbacher en prenant le Japon pour exemple. «Pour les Jeux de Tokyo, les Japonais ont formé de nombreux athlètes qui sont très forts à l’intérieur mais qui, paradoxalement, n’ont jamais escaladé une montagne.»