Pour percer dans le sport, mieux vaut être né au début de l'année
Avec 12 voire 24 mois de retard sur leurs coéquipiers ou concurrents, les enfants du quatrième semestre doivent faire face à un décalage souvent rédhibitoire
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Pierre Schouwey et François Rossier
26 octobre 2022 à 22:14
Discrimination » Dis-moi quand tu es né et je te dirai si tu as une chance de percer. Réducteur? A peine. Car pour réussir dans le sport, mieux vaut avoir vu le jour au début de l’année. Les statistiques sont là pour en attester.
Ce que le Centre international d’étude du sport (CIES) a démontré en 2021, après avoir analysé les dates de naissance de pas moins de 44’000 joueurs de football à travers 119 ligues, se retrouve au niveau national et régional. Et dans les autres sports aussi. A Fribourg-Gottéron, pas un seul hockeyeur suisse n’est né dans la deuxième moitié de l’année. Pareil parmi les footballeurs: les cinq meilleurs Fribourgeois (Mvogo, Aebischer, Mambimbi, Araz et Alioski) ont tous pointé le bout de leur nez avant l’été. La donne ne change pas dans les autres disciplines, à en croire le palmarès du Mérite sportif fribourgeois; sept des dix derniers lauréats sont du premier semestre de l’année.
A regarder les effectifs juniors, il apparaît que cette réalité est la résultante d’un biais de sélection, explicable en premier lieu par les différences de développement physique. Avec un système de catégories d’âge qui regroupent deux années civiles, un sportif suisse évoluant en M18 né le 31 décembre 2006 peut se retrouver en concurrence avec un «grand» du 1er janvier 2005. Autrement dit: là où ces enfants défavorisés du mois de décembre doivent se farcir des athlètes jusqu’à deux ans plus âgés qu’eux, leurs coéquipiers de janvier ont, tout au long de leur cursus, au maximum un an d’écart à combler.
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