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Autres sports

Dans le grand bain de la retraite

Chef du service des sports de la ville depuis 1995, Pierre Gisler travaille son dernier jour jeudi

Pierre Gisler dans un cadre qu’il affectionne tout particulièrement, la piscine de la Motta.

 Stéphanie Schroeter

Stéphanie Schroeter

27 octobre 2021 à 21:04

Fribourg » La natation est un sport que Pierre Gisler affectionne même si ce n’est évidemment pas le seul qu’il pratique. Le chef du service des sports de la ville de Fribourg va prochainement tester un nouveau bassin et faire un grand plongeon dans le monde de la retraite. Agé de 64 ans, il quittera ses fonctions après un dernier jour de travail aujourd’hui, son successeur n’est, pour l’heure, pas connu.

A la couleur de ce bain qu’il s’apprête à prendre, Pierre Gisler n’y a, comme il le dit, «pas encore trop réfléchi.» Faute de temps à disposition, car l’homme est très occupé. «J’ai commencé mon activité de chef de service en 1995», explique ce diplômé de l’Université de Lausanne qui a longtemps officié comme professeur d’éducation physique dans des écoles primaires de la ville. Une casquette qu’il garde d’ailleurs durant trois ans avant de se consacrer totalement à celle de chef du service des sports.

Modèle fribourgeois

Et de ces années, il garde un souvenir presque ému teinté d’une certaine fierté très pragmatique. C’est le cas lorsqu’il évoque le «système» de la ville de Fribourg en matière d’éducation physique qui a, par la suite, fait des émules dans d’autres cités suisses. Des cours à la patinoire, sur les pistes de ski en hiver mais aussi en forêt, sur les terrains de sport en été ou encore la mise en place d’après-midi sportifs pour les écoliers. «Des représentants de la ville de Zurich étaient venus nous rendre visite et se sont inspirés de notre modèle», résume-t-il.

Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg tant la fonction est diverse et variée. Faire le lien entre la nonantaine de clubs sportifs que comptent la capitale cantonale et l’autorité communale, assurer la promotion du sport en ville, la gestion et l’exploitation de toutes les halles sportives ou autres infrastructures comme les Bains de la Motta dont il est également le secrétaire. Sans oublier d’innombrables tâches administratives ou encore l’entretien du Gîte d’Allières à la Berra, propriété de la ville de Fribourg. La liste de toutes ses tâches donnerait presque le tournis.

Un Lion sympa

Sauf à lui, bien sûr. Parce qu’il aime ça. Parce qu’il est fait pour ça. Organiser, fédérer, c’est vraiment une vocation chez Pierre Gisler. Tout comme le sport, d’ailleurs. Quoique, en creusant un peu, ce papa de quatre enfants, qui a perdu le sien à l’âge de cinq ans, glisse ne pas avoir forcément rêvé d’une telle carrière. «Lorsque j’étais étudiant au Collège Saint-Michel, je jouais du piano et le proviseur m’avait conseillé de faire un stage chez un facteur d’orgues», raconte-t-il en souriant.
 

Le stage ne sera pas concluant. Gymnaste averti, celui qui a grandi dans le quartier du Jura à Fribourg décide alors de suivre les traces de copains et entreprend une formation de professeur en éducation physique à Lausanne même s’il confesse, aujourd’hui, avoir eu un petit faible pour l’Ecole hôtelière. Concierge dans un hôtel cinq étoiles lui aurait, par exemple, bien convenu. «Parce qu’organiser, c’est un peu dans mes gènes. J’assume mon côté Lion mais un lion sympa», ajoute ce féru de course à pied en insistant sur le travail d’équipe qui est «fondamental». «Il a guidé ma vie!» Et de louer les compétences de ses collaborateurs et collègues, leur inventivité aussi. «Sans tout cela, le sport en ville ne serait pas là où il est!»

Le Tour de France…

Pierre Gisler, lui, en tout cas, est encore bien présent et esquive avec l’adresse du sportif expérimenté les questions liées aux bons ou aux moins bons souvenirs. «Les mauvais, j’ai tendance à les oublier. Je les laisse s’échapper au hasard d’une course en forêt…» Côté événements marquants, ce diplômé en management du sport se souvient du passage du Tour de France à Fribourg en 1997. «Une expérience ébouriffante», plaisante-t-il même si la pratique du vélo, il ignore pour quelles raisons, n’est pas «sa tasse de thé».

Il y a aussi eu la construction du site Saint-Léonard, comprenant la patinoire d’entraînement, la halle omnisports ou encore les terrains de football synthétiques, pour lequel il avait été désigné chef de projet. Un projet à plus de 30 millions de francs. «C’est quelque chose qu’on ne fait pas tous les jours! Et cela me tient à cœur d’accompagner encore, par des conseils ou autres, son développement et son rayonnement au niveau national grâce à la future piscine de 50 mètres.»

Le bonheur, finalement, est souvent dans la piscine… Celle de la Motta, par exemple, où Pierre Gisler est comme un poisson dans l’eau parfois perturbée par quelques vagues de questions et d’interpellations. «La Motta, c’est une ambiance, un état d’esprit. Elle appartient à tout le monde sans distinction sociale!» Un lieu hautement symbolique donc, avec vue sur la cathédrale que le nouveau retraité aura tout loisir de contempler.

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