Leonid Berisha et Romain Collaud, deux combattants qui ont la même tactique. attaquer d’entrée

Paire de Noël » Pour cette série des Fêtes, La Liberté a réuni deux protagonistes de la scène sportive que les disciplines séparent mais qui ont un point commun, et les a invités à dialoguer. Aujourd’hui, Romain Collaud, couronné fédéral de lutte suisse, échange avec Leonid Berisha, champion de Suisse amateur de boxe en 2022. Episode 6/6.

La poignée de main est franche et timide à la fois, de celles qui disent: «Bonjour, je suis là mais je ne sais pas vraiment pourquoi». Aussi surprenant que cela puisse paraître, Romain Collaud et Leonid Berisha ne s’étaient jamais rencontrés avant que La Liberté n’ait eu l’idée de les réunir, un soir de décembre au Sportcafé de la BCF Arena. Surprenant, oui, car les deux Broyards nés en 2002 n’ont pas qu’une région ou une année de naissance en commun. Comme son cadet de quatre mois, devenu champion de Suisse amateur en 2022 après avoir notamment gardé les buts du FC Bulle, Romain Collaud a commencé par taper dans un ballon de football avant de se jeter corps et âme dans les ronds de sciure. Jusqu’à coiffer la plus belle des couronnes, l’an passé lors de la Fête fédérale de Pratteln.

«Peut-être nous sommes-nous croisés lors d’une journée de sélection du Team AFF, suppute le lutteur à la culotte. J’ai été pris, moi aussi. Mais alors que je jouais libéro, les entraîneurs ont voulu que j’évolue en attaque. Je ne sais pas s’ils avaient le bonnet sur les yeux, mais il était évident que ça n’allait pas marcher…» Le rire est communicatif, la tactique assumée: attaquer d’entrée.

C’est une question «bête», peut-être. Mais faut-il aimer la bagarre pour faire carrière dans la lutte ou la boxe?

Romain Collaud: Du tout. Enfant, je ne me suis jamais battu. La lutte, je suis tombé dedans un peu par hasard, et ça m’a tout de suite plu. Pourquoi? Parce que c’est se confronter à un adversaire et… voilà: on passe à autre chose. (Il se tourne vers Leonid Berisha). Je pense que c’est la même chose pour toi: c’est du «one-one», à qui sera le meilleur à l’instant T, sans arrière-pensées.

Leonid Berisha: Moi en revanche, j’étais un jeune assez bagarreur. J’ai commencé par le football, mais j’ai toujours aimé la boxe, que je ne pratique que depuis deux ans. La boxe m’a aidé à me canaliser. Grâce à elle, j’ai pris confiance en moi.