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Voile. Alan Roura a activé le "mode chasseur"

Alan Roura a refait une partie de son retard concédé pendant la descente de l'Atlantique. Bientôt à mi-parcours du Vendée Globe, le skipper genevois est désormais en "mode chasseur" et vise le top 15.

Alan Roura, ici lors d'un entraînement avan son départ pour le Vendée Globe, espère pouvoir poursuivre sa remontée au classement ces prochaines semaines (archives).KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

ATS

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Aujourd’hui à 05:00, mis à jour à 05:08

Temps de lecture : 3 min

"C'est dommage d'avoir pris autant de retard en début de course, mais j'essaie d'y penser le moins possible. Il y a eu une erreur stratégique et aussi un peu de malchance", explique Alan Roura lors d'un entretien téléphonique accordé mercredi à Keystone-ATS, au lendemain de son passage du Cap Leeuwin, au large de l'Australie.

Le navigateur de 31 ans a en effet connu une descente de l'Atlantique "assez compliquée" après avoir opté pour une route à mi-chemin entre celle de l'est, empruntée par la plupart des favoris, et celle du sud choisie par le vétéran Jean Le Cam. "Je n'ai pas réussi à tirer mon épingle du jeu comme je le souhaitais. On est quelques bateaux à s'être fait avoir par les fichiers météo et à avoir commis la même erreur. On n'est sans doute pas à la place que l'on devrait être", poursuit-il.

Top 10 hors d'atteinte

Désormais bien installé autour de la 20e place au sein d'un groupe de poursuivants, Alan Roura est satisfait de ces dernières semaines en mer. "Dans l'océan Indien, je me suis bien accroché. J'ai tiré le meilleur du bateau et je suis vraiment content de ce que j'ai fait", se réjouit-il. "Le Pacifique va être un sacré morceau, mais je me sens à l'aise en ce moment. Je suis revenu à une position confortable, en tant que poursuivant."

Celui qui vit son troisième tour du monde en solitaire ne se fait toutefois pas d'illusions. "Il faut se faire à l'idée que le top 10 n'est plus jouable", regrette-t-il. Avec les conditions météo prévues ces prochains jours, les leaders risquent en effet d'accentuer encore leur avance. "Mais le top 15 est peut-être encore à ma portée et je vais continuer de me battre."

Pour y parvenir, Alan Roura a enclenché le "mode chasseur". "J'essaie désormais de réfléchir davantage en attaquant. Je cherche la moindre opportunité pour remonter. Ca demande beaucoup d'énergie car il faut être à l'affût de la moindre risée", explique-t-il. Avec Jean Le Cam, Isabelle Joschke et Giancarlo Pedote, le Genevois se situe dans un groupe qui navigue bien et qui va plutôt vite. "C'est chouette, on se tire vers le haut, on distance ceux de derrière et on se rapproche de ceux de devant", apprécie-t-il.

Vie à bord difficile

Le fait que son "Hublot" soit pour l'instant épargné d'une grosse avarie est également réjouissant. "J'ai même dû mettre un peu le pied sur le frein ces dernières semaines. Je sais qu'il peut aller vraiment vite tout en restant solide. Ca m'a bien réconforté de voir que je pouvais puiser dedans quand il faut."

Cela dit, avec cet Imoca à foils plus performant que ses précédents monocoques, le quotidien d'Alan Roura sur son troisième Vendée Globe n'est pas de tout repos. "La vie à bord est très difficile. L'ancien était un bateau plus stable en vitesse, celui-ci peut s'emballer très fort. Mais c'est une occasion d'apprendre de nouvelles choses", philosophe-t-il.

Maintenir le rythme et "grappiller quelques places": voici donc les objectifs du Genevois ces prochaines semaines. "La deuxième partie de la course va être assez longue. Il va falloir trouver la bonne route à l'entrée du Pacifique. En attendant, les conditions extérieures sont un peu plus calmes." De quoi permettre au marin de reprendre des forces avant les prochains défis de "l'Everest des mers".

Un repas de fête

Avec les fêtes qui approchent, le skipper s'attend à avoir le moral un peu en berne. "Le premier Vendée Globe je n'avais pas encore d'enfant, le deuxième j'en avais un et maintenant ils sont deux. Donc je pense que cette fois ça risque d'être un peu plus dur", présage-t-il. Pour se réconforter lors du réveillon de Noël, il s'est prévu un menu de fête, histoire de changer du quotidien alimentaire propre au marin solitaire: "Ce sera sans doute une daube de boeuf, des pâtes et un petit coup de rouge!"