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Athlétisme

«J’espérais courir un peu plus vite»

Le 100 m dames a accouché d’un pétard mouillé. Mujinga Kambundji, fatiguée, a fini sixième, en 11’’15


Alexandre Lachat, Lausanne

Alexandre Lachat, Lausanne

27 août 2022 à 04:01

Athletissima » «C’est la toute première fois, depuis que je les suis sur les stades, que je vois mes deux filles présenter les moins bons temps d’engagement», rigolait le papa Safuka, peu avant le début du programme international du 47e Athletissima, hier soir à Lausanne. Merveilleuses de vélocité une semaine auparavant aux européens de Munich, Mujinga et Ditaji Kambundji étaient cette fois-ci, c’est vrai, opposées à la crème mondiale. Mais la mayonnaise n’a pas vraiment pris, malheureusement.

Au cœur d’une soirée plutôt venteuse mais épargnée par la pluie malgré le ciel bas, et dans une Pontaise très bien remplie mais pas pleine, le 100 m dames a été touché de plein fouet par la déroute des favorites jamaïcaines. Shelly-Ann Fraser-Pryce, victime d’une élongation à l’échauffement, a déclaré forfait une petite demi-heure avant la course; Shericka Jackson a écopé d’un carton jaune pour un premier faux départ, Elaine Thompson-Herah a vu rouge pour un second. Recalée!

Prestigieuses rivales

Sous les yeux de Serguei Bubka, le premier homme à six mètres à la perche, et Kevin Young, le goéland recordman du monde de 1992 aux douze foulées entre les haies basses du 400 m, le troisième départ a été le bon. Mais pas pour Mujinga Kambundji, qui a semblé avoir de la peine à s’extraire de ses starting-blocks, à se mettre en action et à rivaliser avec ses prestigieuses rivales.

Au final, c’est la fusée américaine Aleia Hobbs qui l’a emporté, en 10’’87, un poil devant Shericka Jackson (10’’88) et la minuscule Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou (10’’89). «Muji»? Elle n’a pas eu voix au chapitre: sixième, en 11’’15. Loin de ses standards habituels et de son record de Suisse (10’’89). On ne peut pas gagner à chaque coup, surtout après une formidable et glorieuse campagne bavaroise. «J’espérais courir un peu plus vite, mais j’ai tout de même pris du plaisir avec une très belle ambiance, ici à la Pontaise», a déclaré, juste après sa course, la championne d’Europe du 200 m, visiblement – et logiquement – un peu émoussée par les efforts délivrés à l’Olympiastadion.

Un excellent chrono

La petite sœur Ditaji, 20 ans, pète toujours la forme: certes, elle a terminé huitième et dernière du 100 m haies, ça c’était attendu, mais le chrono (12’’83) qu’elle a signé avec un vent de face de 0,9 m/s mérite le plus grand respect, après toutes les émotions vécues cinq jours auparavant sur les bords de l’Isar, elle dont le record personnel est fixé à 12’’70. «Je me suis sentie bien à l’échauffement, un peu moins en deuxième partie de course. L’ambiance était magnifique!» s’est réjouie la Bernoise, toujours aussi radieuse. La victoire? Elle est revenue à la championne olympique, la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn, en 12’’34, qui l’a emporté devant la championne du monde et recordwoman mondiale (12’’12), la Nigériane Tobi Amusan, 2e en 12’’45.

En toute fin de soirée, le relais féminin du 4x 100 m a réussi à redorer son blason après la cacade dont il s’était fait l’auteur à Munich. Face à une concurrence où les cadors, c’est vrai, brillaient par leur absence, Géraldine Frey, Mujinga Kambundji, Salomé Kora et Ajla Del Ponte ont remporté une victoire de prestige… et c’est tout. Leur chrono: 42’’91. Loin, très loin, de leurs 42’’13 du 30 juin dernier à Stockholm, plus loin encore de leur record de Suisse (42’’05) des JO de Tokyo. Un chrono de 42’’91 qui leur aurait valu la… 4e place, eh oui, dimanche passé à Munich!

Le Quotidien jurassien

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