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Religions

Tollé devant la dispense de poignée de main

Suisse • Le refus d'écoliers musulmans de serrer la main de leurs enseignantes pour des motifs religieux ne peut pas être accepté, a réagi la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga lors de l'émission «10vor10» de lundi. Le canton de Bâle-Campagne estime que la dispense accordée par l'école de Therwil (BL) n'est pas une solution durable.


ATS

ATS

6 avril 2016 à 14:18

«Ça ne va pas du tout lorsqu'un enfant ne serre pas la main d'un enseignant», a déclaré lundi soir Simonetta Sommaruga à la télévision alémanique. «La poignée de main fait partie de notre culture» et le refus des deux élèves ne peut pas être accepté au nom de la liberté de croyance, a-t-elle ajouté.

Dans la journée, la directrice de l'Instruction publique de Bâle-Campagne, Monica Gschwind, avait indiqué que l'école secondaire avait adopté «pour l'instant une solution pragmatique» en vue d'assurer un bon fonctionnement de l'enseignement.

Mêmes règles pour tous

Mais Mme Gschwind a ajouté qu'«il ne s'agit pas d'une solution durable». Les règles doivent être les mêmes pour tous les élèves.

Cette dispense accordée par l'école secondaire de Therwil (BL) a fait les gros titres en Suisse alémanique. Deux élèves musulmans ont pu renoncer à la poignée de main, habituelle dans cet établissement, pour saluer le personnel enseignant. Ils refusent de toucher les femmes pour des raisons religieuses.

Le canton n'a pas encore émis de recommandations officielles sur cette thématique. C'est la première fois que la question se pose, a indiqué lundi à l'ats la direction de l'Instruction publique. Le cas de Therwil a fait la une des médias alémaniques depuis l'émission de la télévision alémanique «Arena» vendredi soir.

Théologiquement permis

La Fédération d'organisations islamiques de Suisse (FOIS) a indiqué lundi qu'une poignée de main entre un homme et une femme «est théologiquement permise».

Dans la tradition islamique, la politesse est importante, et ce envers tous. La FOIS estime qu'une poignée de main entre le personnel enseignant et les élèves «n'est pas problématique».

Le Conseil central islamique suisse (CCIS) a également réagi, appelant toutes les parties à la raison et à trouver rapidement une solution. Le CCIS a d'ailleurs établi un avis de droit islamique sur la question de la poignée de main. Il conclut que certains érudits ont certes déclaré admissible un tel geste entre un homme et une femme.

Claire interdiction

La jurisprudence classique, ainsi que la majorité des enseignants du droit islamique actuel, veut toutefois une claire interdiction de cette forme de contact entre les deux sexes. Il ne s'agit pas de discriminer les femmes, mais de protéger l'intégrité corporelle de l'homme et de la femme, explique le CCIS.

Il conseille aux enseignants et aux autorités scolaires la tolérance avec les musulmans pratiquants, en particulier dans les situations qui n'ont aucune influence sur le déroulement des leçons. Pour rappel, le CCIS compte 3500 membres, soit 1% seulement des musulmans vivant en Suisse.

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