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Religions

Prier Dieu via l’intelligence artificielle?

Des robots vont-ils bientôt remplacer les prêtres? Des essais menés en Europe et en Asie semblent prometteurs


Ariel F. Dumont

Ariel F. Dumont

7 juillet 2023 à 21:24

Temps de lecture : 1 min

Innovations » Etes-vous prêts à prier avec un robot? En 2014, le rabbin Mark Goldfeder, membre du centre juridique et religieux de l’Université Emory (Etats-Unis), se posait déjà cette question. Au même moment en Iran, un instituteur inventait le robot «Veldan» (jeunesse éternelle), pour encourager les enfants à réciter leurs prières quotidiennes. Deux ans plus tard, un «moine robot» mesurant 60 cm de haut récitant des mantras, jouant de la musique bouddhiste et pouvant répondre aux questions des fidèles, dans la mesure du possible bien sûr, est présenté en Chine. Et en 2017 mais cette fois-ci en Allemagne, l’Eglise protestante invite Bless U-2, le robot-pasteur qui distribue les bénédictions avec ses mains lumineuses à l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme protestante.

Le courant passe

Depuis, quelques années sont passées mais, visiblement, ces multiples expériences ont démontré que le courant passe plutôt bien entre les robots et les fidèles. Le Vatican s’est donc penché sur la question à la veille de la pandémie. Ainsi en février 2020, une réflexion éthique sur cette forme d’intelligence artificielle (IA), a été engagée dans le cadre d’un colloque organisé à Rome par l’Académie pontificale pour la vie créée en 1994 par le pape Jean-Paul II. Il n’empêche que si l’Eglise reconnaît l’utilisation de la robotisation, elle invite à la vigilance. Car à la question sur l’infaillibilité des algorithmes s’ajoute la méfiance vis-à-vis du rôle et de l’importance d’une machine jouant les intermédiaires.

Pour le professeur Gabriele Trovato, l’inventeur de SanTO et CelesTE, les premiers robots catholiques qui récitent des prières, citent des passages de la Bible et peuvent aussi s’inspirer de Jean-Paul II, cette méfiance est a priori compréhensible. «Toutes les innovations suscitent des discussions et des critiques. Certains par exemple ont affirmé que SanTO pourrait devenir une idole, ce qui n’est pas le cas. L’intelligence artificielle de mes deux robots est limitée, leur rôle n’est pas de remplacer le prêtre mais plutôt d’offrir des contenus», confie ce professeur associé à un programme de recherches de l’Institut de technologie Shibaura de Tokyo.

Toutefois, dès que le débat sur l’IA prendra un nouveau tournant et que de nouveaux modèles plus performants arriveront sur le marché, «SanTO et CelesTe devront automatiquement être améliorés et corrigés à court terme». Reste à voir dans quelle mesure cette évolution se fera, l’objectif déclaré de ces machines étant, selon leur créateur, d’aider les fidèles dans leurs prières et de donner accès à des contenus ou à des informations que l’utilisateur ne trouverait pas facilement.

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