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Place pour la mixité choisie

Les collectifs féministes fribourgeois portent des regards différents sur les réunions et les activités en mixité choisie.


Franck Descloux

Franck Descloux

11 septembre 2022 à 16:32

Temps de lecture : 1 min

Société » Les associations féministes ou LGBTQIA+ du canton de Fribourg se questionnent sur la manière d’organiser leurs réunions et activités. Quelle place accordent-elles à la mixité choisie – le fait de se réunir entre personnes appartenant à un même groupe social? Plusieurs jeunes activistes expliquent comment leurs collectifs se positionnent.
 

« Les personnes discriminées peuvent discuter plus librement »


Audrey Varone, 24 ans, membre de la grève féministe de Fribourg, explique la position du collectif: «Les personnes qui subissent les mêmes discriminations peuvent discuter plus librement en mixité choisie.» Selon la jeune femme, les besoins et les demandes d’aides des femmes sont mieux identifiés: «Il n’y a pas besoin de prendre de pincettes car toutes les personnes présentes sont au fait des problèmes qu’elles rencontrent.» Malekah Al-Muaid ne dit pas le contraire.


La Tessinoise de 26 ans a pris part à la conception du «Saunana». Il s’agit d’un sauna mobile dont la construction est pensée en non-mixité: «Construire une telle structure sans hommes cisgenres (personne qui se reconnaît avec le sexe qui lui est attribué à la naissance, ndlr) est extrêmement enrichissant», pense-t-elle. La connectivité qui a imprégné le chantier tranche avec ses expériences dans des milieux plus masculins: «J’ai voulu bricoler dans un univers sans aucune compétition et où je me sens totalement légitime», énumère Malekah. Aujourd’hui, le sauna mobile est opérationnel et se destine à tout le monde.
 

Un dialogue en place


Les réunions en mixité choisie ont également fréquemment lieu au sein de l’association Sarigai, qui intervient sur les questions de diversité sexuelle et de genre. Kilyan Mercier, 33 ans, et son amie Alice Mouret, 27 ans, apprécient y trouver une oreille attentive: «Lorsque nous avons affaire à des regards difficiles, cela aide vraiment beaucoup de se retrouver dans un endroit sain et sans jugement.» Les deux Bullois aiment également pouvoir compter sur des conseils utiles et pouvoir partager des expériences de vie différentes.
Marion Sugnaux, 27 ans, du collectif féministe sud fribourgeois, assume en revanche un fonctionnement inverse: «Nous voulons accueillir tout le monde car des hommes sensibles au féminisme peuvent tout à fait nous aider.» Selon elle, mélanger les regards permet de mieux partager les ressentis: «C’est là que des hommes peuvent entendre les épreuves que traversent les femmes», précise Marion. Un dialogue se met en place et permet à chacun et chacune de trouver des réponses à ses questions.
Si la militante estime que la mixité choisie peut être utile selon les situations, elle regrette son caractère excluant: «De nombreuses personnes peuvent ne pas comprendre certains termes ou aspects du combat féministe et les inclure est important», conclut-elle. 

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