Groupes de paroles pour les victimes d’abus sexuels. parler pour aller mieux

Abus sexuels » Amor Fati est un groupe de parole fondé en mai 2022. Ses buts sont premièrement de répondre aux besoins des Fribourgeois victimes d’abus sexuels et de mettre à disposition une structure à Fribourg pour en discuter une fois par mois. Deuxièmement, «il s’agit de proposer un accompagnement aux victimes en proposant un suivi à long terme», explique Heidi Duperrex, 22 ans, étudiante en psychologie à l’Université de Fribourg.

Selon Catherine Conti, psychologue au Conseil psychologique aux étudiant-e-s, les groupes de parole encouragent la communication directe entre les participants au sein d’un environnement sécurisé et défini. «L’échange sur les parcours divers des membres est très soutenant, en donnant de la force, du courage, des idées, et en cela il soutient la reconstruction à différents niveaux», confirme-t-elle.

Résilience par la parole

Pour Léa (nom d’emprunt), 19 ans, étudiante à la Haute Ecole de travail social de Lausanne, la culpabilité d’avoir vécu une agression l’envahissait avant de rejoindre le groupe. «Je me suis sentie écoutée et comprise et j’ai réalisé que je n’étais pas la seule. Les histoires des autres résonnaient en moi», dévoile-t-elle. Quant à Prosper Gabriel, 25 ans, étudiant en business communication, il a longtemps mis de côté les abus sexuels subis dans son enfance, pensant que ce genre de choses n’arrivait qu’aux femmes. En rencontrant un garçon au groupe de parole, il a alors compris que les hommes pouvaient eux aussi être touchés. «Ma première participation à Amor Fati m’a guidé vers une introspection: est-ce que certains comportements sont le résultat de minitraumas? Puis-je les déconstruire?» s’est demandé l’étudiant.